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Cop16 sur la biodiversité : "Passer des paroles aux actes"

Hugo Flotat-Talon | Katharina Schantz
21 octobre 2024

La conférence se tient en Colombie pendant quinze jours. Après deux ans de tergiversations depuis le dernier sommet, l'Onu et des ONG appellent à agir.

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Antonio Guterres, chef de l'ONU, est visible sur un écran au fond à droite de l'image, devant une assemblée de personnes assises
"Nous ne sommes pas sur la bonne voie", a dit le chef de l'ONU Antonio Guterres à l'ouveture de la conférenceImage : JOAQUIN SARMIENTO/AFP

La Cop16 sur la biodiversité a débuté ce lundi 21 octobre en Colombie, dans la ville de Cali. Plus de 12.000 personnes venues de 196 pays différents sont réunies pour cette conférence sur la biodiversité pendant quinze jours. L'événement et une conférence de l'ONU mais différente des Cop climats très médiatiques qui ont lieu tous les ans. C'est pour cela qu'on parle de Cop16, sur la biodiversité, bien différente donc de la Cop29, sur le climat, qui se tiendra en novembre à Bakou en Azerbaïdjan. 

Un accord sans précédent... Qui attend d'être appliqué

Deux hommes et deux femmes sont assis face à des micros devant, devant des drapeaux et des logos, notamment de l'ONU
La dernière édition de la COP Biodiversité avait eu lieu à Montréal, au CanadaImage : Andrej Ivanov/AFP/Getty Images

Lors de la dernière édition en 2022, une feuille de route sans précédent avait été adoptée. Les pays s'étaient alors engagés à présenter, d'ici la conférence actuelle, des stratégies nationales pour protéger notamment 30% des terres et de mers et restaurer 30% des écosystème déjà dégradés. 

Problème : 23 pays sur 196 seulement ont bien présenté leur stratégie jusqu'à présent. "Si nous ne protégeons pas notre nature, nous mettons en péril nos économies, notre agriculture, et nous ne serons pas en mesure à l'avenir de nourrir une population de 10 milliards d'habitants sur cette planète", rappelle pourtant Astrid Schomaker, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique.

Pourquoi cette situation ? Chacun voit ses intérêts, personnes n'agit, tout avance trop lentement et c'est un cercle vicieux, regrette Florian Titze de l'ONG environnementale WWF.  "La pression est moins forte pour les pays qui, comme l'Allemagne doivent achever ce plan d'action national, car d'autres ne le font pas non plus", constate-t-il, amer.

Les délégués présents à la conférence devront aussi régler un autre problème. Celui du financement des plans d'action. Il y a deux ans, les pays industriels s'étaient engagés à donner 20 milliards par an d'ici 2025 puis 30 milliards entre 2025 et 2030 pour financer des mesures. Deux Etats seulement ont versé leur contribution entièrement jusqu'à présent : la Norvège et la Suède. 

Des appels à l'action de toutes parts

"Il faut passer des paroles aux actes", a insisté hier le chef de l'Onu Antonio Guterres à la cérémonie d'ouverture de la conférence.

"Nous parlons vraiment de la préservation de notre civilisation sur cette planète, je pense qu'il y a peu de choses qui pourraient être plus importantes", ajoute Florian Titze. Il y a dix jours, le WWF parlait "d'une planète en péril" dans un rapport. Il décrivait l'ampleur de la catastrophe en cours : depuis 1970, les populations d'animaux sauvages, sur terre et dans l'eau, ont diminué de 73%. 

Cette conférence se tient sous haute sécurité. Un groupe armé opposée au gouvernement colombien a promis de faire de la rencontre, un "fiasco". Onze mille policiers sont mobilisés pour assurer la sécurité sur place. 

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_