COP26 : à Glasgow, les jeunes pressent les dirigeants à agir
5 novembre 2021Ils étaient nombreux ce vendredi (5.11) à manifester pour dénoncer les promesses creuses des dirigeants des pays industrialisés. Parmi eux, certains sont venus d’Afrique pour faire entendre leurs critiques.
"Je m'appelle Safia, Safia Hassan. J'ai 15 ans et je suis venue à la COP parce que je pense que mon peuple, ma communauté, des nomades du Tchad, n’est pas assez représenté. Pourtant nous sommes plus confrontés aux impacts des changements climatiques, pour être honnête”, a déclaré la jeune Tchadienne âgée d’à peine 15 ans.
Safia vient de la région du lac Tchad. Son pays est l'un des États les plus touchés par le réchauffement climatique, surtout la région où vit sa communauté appelée les Mbororos.
"J'ai vu les impacts directs des changements climatiques et ils sont énormes. Mais les personnes issues de ma minorité, les personnes les plus touchées ne sont pas représentées ici. Nous faisons du bruit mais personne n'écoute mon peuple et j'essaie de faire entendre ces voix en étant présente à la COP26. Le lac Tchad s'est asséché de plus de 80%, 90% même au cours des 50 dernières années. Et ce lac Tchad, plus de 38 millions de personnes en dépendent et certains d'entre eux sont aussi les miens. Donc je pense que c'est très important. C'est de 38 millions de personnes qu’on parle, pas seulement de quelques centaines ou d’un petit nombre", a déploré Safia.
La colère des jeunes
Tout comme Safia, Jennifer Uchendu du Nigeria voisin du Tchad est venue à la Cop 26 pour faire entendre sa colère.
"Je pense que ce qui est vraiment évident pour moi, c'est la colère et je relie souvent cela à l'éco-anxiété des jeunes qui vivent dans les pays du Sud. Surtout quand nous pensons à l'injustice climatique et à la façon dont nous supportons le fardeau du changement climatique, alors même que nous y avons le moins contribué", a regretté Jennifer.
Et pour la jeune Tchadienne Safia, il n’est plus question d’attendre pour agir : "C'est la dernière chance. Et si après tous ces efforts, personne ne nous écoute et que les gens pensent que nous avons encore plus de temps, alors c'est simplement hypocrite parce que je vois des gens mourir chaque jour. Surtout dans ma communauté, des gens meurent. Il n'y a pas d'eau. Les gens souffrent."
Deux jours de manifestations sont prévus à Glasgow pour crier l'urgence climatique, face aux effets dévastateurs dans le monde du réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines.