Coup pour coup entre la Chine et les Etats-Unis
13 mai 2019Les Etats-Unis avaient lancé les hostilités vendredi dernier le 10 mai avec de nouvelles taxes punitives sur des produits chinois. Les journaux allemands commentent largement cette guerre commerciale ce lundi.
"Les négociations entre la Chine et les Etats-Unis sont totalement dans l'impasse. S'il n'y a pas d'accord, cela pourrait avoir des grosses conséquences pour l'économie mondiale." Voilà l'alerte lancée par le Handelsblatt.
La référence des journaux économiques en Allemagne rappelle l'épisode de la fin de semaine dernière, lorsque le vice Premier ministre chinois s'était rendu à Washington pour tenter de mettre fin à l'escalade de la guerre commerciale qui oppose les deux pays.
Celui-ci est resté à peine 26 heures aux Etats-Unis, pour seulement cinq heures de tête à tête avec le négociateur américain, avant de "remonter les mains vides dans son avion direction Pékin. Une visite éclair quand on considère l'importance du contentieux." Pour le quotidien, Washington se prépare à une longue bataille avec Pékin. Il en veut pour preuve le fait que les Etats-Unis estiment que les nouvelles taxes pourront financer l'infrastructure et le système de santé.
La Maison Blanche laisse également entrevoir des subventions pour soutenir ses agriculteurs, fortement impactés par les taxes de représailles chinoises. "Mais la Chine aussi être prête pour le combat. La banque centrale chinoise disposerait de suffisamment de moyens géopolitiques pour contenir les dégâts. "
Déclarations "absurdes"
Les titres de la presse mondiale du week-end ont ainsi tous fait planer le spectre de conséquences désastreuses, fait remarquer la Süddeutsche Zeitung. "C'est peut-être le cas, mais peut-être aussi que tout sera différent, et le conflit va se dissiper du jour au lendemain, comme Donald Trump l'a laissé entendre à plusieurs reprises."
Le journal explique que le président américain pourrait très bien ne plus chercher d'accord avec Pékin, car Donald Trump affirme que les Etats-Unis pourraient ne plus faire d'affaires avec la Chine et produire eux-mêmes ce dont les Américains ont besoin.
"De toutes les déclarations stupides que Donald Trump a faites dans le cadre de cette guerre commerciale, c'est certainement la plus stupide", poursuit la Süddeutsche Zeitung. "L'idée de rapatrier la production de meubles, de textile ou de jouets est absurde. Si le Etats-Unis importent 540 milliards de dollars de produits chinois, c'est que le pays ne peut pas les fabriquer à des prix faibles ou du moins raisonnables."
De plus, les entreprise américaine manquent déjà aujourd'hui de main d'œuvre et "quasiment personne ne serait prêt à débourser 2.000 dollars pour un smartphone made in USA s'il peut en payer 1.000."
Néanmoins, conclut le journal, le constat qu'il doit se passer quelque chose pour que la Chine accepte des règles commerciales mondiales plus juste reste valide, même si c'est "un menteur de notoriété publique qui a pris la tête de ce mouvement".
Des armes de la guerre commerciale aux armes blanches. En Allemagne, "détenir un couteau, quel que soit sa taille, dans des lieux qui rassemblent beaucoup de personnes pourrait bientôt être interdit", note le Spiegel Online, qui explique que les autorités locales auraient le droit de définir des zones d'interdiction, "comme les zones piétonnes, les centres commerciaux, les transports en commun ou encore les écoles."
En Allemagne, le danger des couteaux
D'après le projet de loi qui doit encore être étudié, les nombre d'attaques au couteau reste élevé dans le pays.
Sauf que, et c'est là que le bât blesse selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la police ne collecte pas de chiffres spécifiques sur les attaques au couteau. Or, "qui veut assurer la sécurité avec responsabilité a besoin de données fiables."
Car ce genre de thèses a des conséquences qui vont bien au-delà de mesures d'interdictions selon le journal. Certes "les couteaux n'ont rien à faire à l'école ou dans les zones piétonnes", mais si la menace est réelle, "peut-on encore appeler des passants à faire preuve de courage civique si l'on part du principe que tout le monde a un couteau ?"