Plainte contre les opérateurs de téléphonie mobile en RDC
23 janvier 2019Cette longue coupure d’internet fait mal aux usagers mais aussi à l’économie congolaise. Pour Lydie, propriétaire d’un cybercafé situé dans le quartier d’affaires de Kinshasa, toutes ses activités sont au point mort.
"C’est une catastrophe. Il n'y a pas du travail, il n'y a rien, rien… et on doit payer le loyer, l’eau et l’électricité à la fin du mois. Parce que internet n'a rien à vois avec ce qui se passe dans le pays."
Le problème est similaire pour les responsables de médias en ligne. Plusieurs de leurs journalistes se retrouvent au chômage technique comme en témoigne Israël Mutala, directeur de 7 sur 7.Cd, le plus grand site d’information en ligne en République démocratique du Congo.
"Manque à gagner"
"C’est un énorme manque à gagner dans la mesure où on a connu une baisse du trafic, un indicateur qui nous permet d'aller vers les annonceurs et décrocher certains contrats. Notre rémunération est aussi consécutive ou relative au nombre de clics. Cette baisse du trafic drastique a entrainé une baisse du revenu. Donc les conséquences économiques sont catastrophiques pour les entreprises de presse en ligne."
Pour l’entrepreneur et analyste économique Al Kitengie, l’économie nationale perdrait jusqu'à dix millions de dollars américains par jour. Usagers, opérateurs économiques, Etat Congolais, tout le monde est concerné, dit-il.
Parmi les secteurs les plus affectés par les coupures d’internet : celui des télécommunication avec environ trois millions de dollars de manque à gagner chaque jour.
La société civile a déposé une plainte au tribunal du commerce de Kinshasa contre tous les opérateurs de téléphonie mobile pour violation de leur obligation contractuelle avec les usagers. La première audience a été fixée pour le 22 janvier avant d'être reportée.
Maître Hervé Diakiese, membre du mouvement Le Congolais Debout, est parmi les initiateurs de la plainte.
"Il y a là un ensemble de griefs contre ces entreprises. Nous n'avons pas reçu de réponse de leur part. Nous les emmenons donc en justice pour avoir une réponse appropriée."
Toutefois, pour le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, cette coupure se justifie pour des raisons de sécurité.