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Crises en Afrique : où est l'Union Africaine ?

Georges Ibrahima Tounkara19 mai 2014

Le 17 mai dernier, un sommet sur le Nigeria regroupait à Paris plusieurs dirigeants africains ainsi que l'Union Européenne... mais pas l'Union Africaine. Une absence qui a suscité de nombreuses réactions.

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Francois Hollande et Goodluck Jonathan à Paris le 17 mai dernierImage : picture-alliance/dpa

Et le premier à avoir donné de la voix est le Congolais Denis Sassou Nguesso. A la veille du sommet de Paris, le président congolais, préconisait une réponse africaine à la crise qui affecte le Nigeria. "Il faut que l'Afrique prenne son destin en main avant d'attendre le soutien de la communauté internationale", dit Denis Sassou Nguesso. Ce n'est pas nouveau ont vite rétorqué certains. Mais, que ce soit au Mali, en Centrafrique ou aujourd'hui au Nigeria, pourquoi l'Afrique et surtout l'Union Africaine ne prend-elle pas l'initiative dans la résolution des crises sur le continent ? Pour Yves Ekoue Amaizo, directeur du groupe de reflexion "Afrocentricity", la réponse se trouve au sein même de l'organisation panafricaine :

« La présidente de la Commission de l'Union Africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, est un secrétariat pour les chefs d'Etats. Mme Zuma a pris l'initiative de convoquer une réunion et ils ont refusé. Elle a demandé que les pays qui ont plus d'argent en Afrique, cotisent pour que les troupes de l'Union Africaine voient le jour mais certains dirigeants ont refusé. Et quand il n'ya pas d'action, les Etats, individuellement, tentent de trouver une solution pour parer à l'urgence et quand un pays comme la France, se présente à eux, ils acceptent en bradant ainsi une partie de leur souveraineté. »

AU Präsidentin Nkosazana Dlamini-Zuma Archiv 16.07.2012
Nkosazana Dlamini-Zuma n'a aucun pouvoir sur les chefs d'EtatsImage : Simon Maina/AFP/Getty Images

L'Afrique refuse donc de se donner les moyens de ses ambitions en finançant la force africaine en attente dont les besoins sont évalués à 10 milliards de francs CFA. Et la brèche est ainsi ouverte pour une implication extérieure dans le règlement des crises sur le continent.

Pour Docteur Robert Kappel, chercheur à l'Institut GIGA de Hambourg en Allemagne, il faudrait impérativement une Union Africaine plus forte pour faire face aux crises du continent.

« Le conflit ne peut pas être réglé par les pays africains seuls. C'est-à-dire qu'ils ont besoin de soutien. Cela signifie que c'est la France et en principe aussi l'Europe qui doivent être les premiers partenaires à entrer en scène. Mais, l'Union africaine, en tant que représentante des Etats africains, devrait être plus forte afin de trouver une solution africaine à cette crise. Sinon cela ne peut pas être réglé par la France et les Etats-Unis

Certains analystes avancent également la guerre de leadership que se livreraient certains pays du continent et qui aurait des conséquences sur le fonctionnement de l'organisation panafricaine.