De plus en plus de journalistes tués dans les pays en paix
29 décembre 2020Dans la première partie de son bilan annuel, publié mi-décembre, RSF avait déjà recensé 387 journalistes emprisonnés dans le monde, un nombre historiquement haut.
Cette deuxième partie du bilan, l’organisation l’a axée sur les journalistes qui ont trouvé la mort dans des conditions particulièrement barbares dans des pays... en paix.
Pas facile d’être journaliste sous certains cieux
C’est le cas du journaliste mexicain Julio Valdivia Rodriguez du quotidien El Mundo de Veracruz, retrouvé décapité dans l'est du Mexique.
Un sort funeste aussi a été réservé à son confrère Victor Fernando Alvarez Chavez, rédacteur en chef d'un site d'information locale, découpé en morceaux dans la ville d'Acapulco.
En Inde, le journaliste Rakesh Singh "Nirbhik" a, lui, été brûlé vif après avoir été aspergé d’un gel hautement inflammable, tandis que le journaliste Isravel Moses, correspondant d'une chaîne de télévision du Tamil Nadu, a été tué à coups de machettes, a fait savoir RSF dans son rapport.
En Iran, l'administrateur de la chaîne Telegram Amadnews, Rouhollah Zam, a été condamné à mort puis exécuté par pendaison par les autorités.
Nigeria, mauvais élève en Afrique
RSF a également relèvé la mort de sept journalistes couvrant des manifestations au Nigeria, en Irak et en Colombie, un "fait nouveau", souligne l'ONG.
Par ailleurs, près de vingt journalistes d'investigation ont été tués cette année : dix enquêtant sur des cas de corruption locale et de détournement de fonds public, quatre sur des groupes mafieux et le crime organisé et trois travaillant sur des sujets liés à des questions environnementales.
Des assassinats ciblés
Sur l'ensemble des journalistes tués en 2020, 84 % ont été sciemment visés et délibérément éliminés, contre 63 % en 2019, selon RSF.
Si le nombre de morts reste stable par rapport aux 53 journalistes tués en 2019, c’est le nombre enregistré dans des pays en paix qui inquiète, soit 34 personnes, ce qui équivaut à 68% du nombre total de tués.
Le décompte a été établi entre le 1er janvier et le 15 décembre 2020. De son côté, la Fédération internationale du journalisme avait recensé pour sa part, 2.658 journalistes tués depuis 1990.