Colère des supporters du Nzalang Nacional
6 février 2015La sirène des chars anti-émeute sur fond de ronflements d'hélicoptère se mêlent aux sirènes d'ambulance. La police et la gendarmerie sont entrées en action, après avoir observé sans réagir depuis la première mi-temps, les débordements des supporters du Nzalang nacional de Guinée Equatoriale. Nous sommes au Stade de Malabo jeudi soir, respirant du gaz lacrymogène à plein poumons. La demi-finale de la trentième édition de la Coupe d'Afrique des nations de football commencée à 20 heures, heure locale, tourne court alors que la seconde partie se joue. Derrière un mur de la tribune B, un membre de la délégation du Ghana se réfugie et se fait passer pour un Nigérian, de peur d'être lynché :
«Mon cher frère, voici une situation que nous ne désirons pas. Vous comprenez. Le football, c'est une compétition qu'un pays a à gagner. Ce n'est pas la guerre. C'est un jeu. »
Le Gabon dans le viseur des Equato-guinéens
Des jeunes comme des adultes en tricots rouge, couleur de l'équipe nationale de Guinée Equatoriale, reviennent pour défier les forces de l'ordre et l'hélicoptère qui pulvérise depuis le ciel. Les projectiles constitués pour la plupart de canettes de bière et de bouteilles d'eau, continuent de tomber sur la main courante, et parfois sur les têtes des supporters ghanéens qui ont quitté les gradins pour se regrouper sur une largeur derrière les buts. Même les joueurs du Nzalang n'arrivent pas à calmer leurs supporters :
« Celui qui a gâté le match, c'est l'arbitre gabonais, parce que le Gabon avait une rancune contre nous. Vous m'entendez ? Il ne fallait pas laisser un arbitre gabonais arbitrer cette rencontre, parce que nous les avions battus. »
Les milliers de supporters du Nzalang sont dispersés pendant que l'arbitre Eric Otogo Castane, tente de faire continuer le match pour les quelques minutes qui restaient. Il y parvient, et le Ghana passe en finale en battant la Guinée Equatoriale par 3 buts à 0.