Des artistes africains déclarent la guerre au Franc CFA
21 juin 2018Ils sont rappeurs, reggae-men et slammeurs. Ils s’expriment en wolof, en bambara, en français et anglais. Ils ont tous décidé de prêter leur voix pour une cause commune : la souveraineté économique des pays francophones de l’ouest, usagers du FCFA.
Fabian, est un reggae-man français, il est le coordonnateur du projet 7 minutes contre le FCFA : « les artistes ont beaucoup de chose à dire et possèdent le pouvoir de conscientiser les masses et la jeunesse. Ils en sont conscients. Il fallait une structure pour encadrer toutes ces volontés et toutes ces forces. Nous l’avons mise en place pour que le message puisse passer,» explique-t-il.
Elom Vince est un rappeur et militant togolais. Il explique son engagement dans ce projet : « Il y a un projet qui combat un système qui fait perdurer le colonialisme, notamment le FCFA qui permet de garder la mainmise sur l’économie africaine, du moins, des économies francophones africaines ».
Musique versus Monnaie
Le combat contre le FCFA n’est pas nouveau. Les artistes pourront-ils réussir là où les activistes, experts et intellectuels n’ont pas convaincu ?
Thiémoko Koné, alias Jah Moko, pense que c’est possible : « nous sommes porteurs de messages et la jeunesse s’identifie à certains d’entre nous. Nous savons que la jeunesse nous écoute. Avec ce projet, la jeunesse va commencer à se poser des questions et enfin, je pense que ce projet va nous mener très loin et faire que l’Afrique prenne ses responsabilités ».
Les acteurs du projet veulent mutualiser les forces avec les autres acteurs de la société civile africaine pour gagner la bataille contre le FCFA.
Elom Vince appelle à une synergie d’actions: « je pense qu’il est important de créer une synergie. Que les intellectuels qui ont déjà écrit sur la chose puissent passer de la parle à l’acte,» insiste l’artiste.
Cette nouvelle déclaration de guerre contre le FCFA s’inscrit à long terme. La nouvelle génération dite consciente est décidée à en découdre avec ce qu’elle considère, comme un néo-colonialisme.