Des europhobes en force au parlement européen
26 mai 2014La percée des populistes et nationalistes aux élections européennes est largement commentée. Le triomphe du Front national en France est analysé par la Süddeutsche Zeitung comme la preuve que la plupart des Francais sont déçus par l'Europe. Quant au populisme, souligne le journal, il est le fléau de l'Europe. Seule la passion, la passion pour l'Europe, peut le contrer. Tous les chefs d'État et de gouvernement de l'UE savent qu'ils ne peuvent résoudre leurs problèmes qu'ensemble. Tous les partis du centre se battent contre les mêmes démons: les simplificateurs et démagogues.
En Allemagne les populistes d'Alternative pour l'Allemagne auront sept sièges. Pour la Frankfurter Rundschau, les partis classiques, conservateurs et sociaux-démocrates, ont trop longtemps ignoré les signaux. Ils n'ont opposé à l'euro-scepticisme aucune idée européenne, aucune politique qui aurait pu servir de publicité concrète pour l'Europe.
Die Welt parle d'un succès d'estime pour Alternative pour l'Allemagne. Une fois de plus les Allemands se montrent réfractaires à tout changement spectaculaire. Et, même s'ils n'aiment pas se l'entendre dire, ils se révèlent des Européens modèles.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui titre sur le séisme électoral en France, se réjouit de la participation relativement élevée en Allemagne (47%) et pose la question: la crise en Ukraine se traduit-elle par une nouvelle appréciation de la paix européenne?
La Berliner Zeitung relève que dans l'UE beaucoup d'électeurs ont préféré prendre le soleil plutôt que d'aller voter. En Ukraine les citoyens ont dû arracher de force le droit de voter. Il y a eu des combats et des morts.
Pour les Neuesten Nachrichten de Dresde, le vainqueur de l'élection, le roi du chocolat Petro Porochenko, peut passer pour un modéré à coté du comportement carnassier des oligarques. Cela ne change rien au soutien qu'il a apporté à l'ancien système. Sa victoire lui procure un chèque en blanc pour défendre ses propres intérêts.
La Neue Osnabrücker Zeitung voit quand même une chance de nouveau départ pour l'Ukraine – d'autant que le président russe Vladimir Poutine se dit prêt à respecter le vote du peuple ukrainien.