Des jeunes bravent le couvre-feu pour sécuriser Beni
27 novembre 2019La nuit tombée, on retrouve des jeunes au niveau des différents carrefours de Beni. Ils font la patrouille malgré le couvre-feu instauré par les autorités.
Jerlas Nyanza est le leader du groupe de jeunes patrouilleurs du quartier Kalinda en cellule Ntoni. "J'ai abandonné mon lit parce qu'on a égorgé nos voisins et nos amis à Masiani ainsi qu'à Boikene. Nous sommes donc là pour patrouiller", explique le jeune homme de 20 ans.
Vu la montée de la criminalité à Beni, ces jeunes de tous les quartiers de Beni ont donc décidé de se prendre en charge. Ils dénoncent l’inertie de la Monusco face aux tueries. 80 personnes sont mortes depuis le 5 novembre.
Jerlas Nyanza est prêt à poursuivre la surveillance nocturne, il dit ne pas avoir "peur" de la patrouille mixte composé de la police et de l'armée.
"Si les militaires refusent d'organiser des patrouilles mixtes avec nous, jeunes, nous allons essayer de les convaincre", ajoute Jerlas Nyanza.
Continuer à patrouiller peu importe le risque. Car en effet, l'armée peut prendre ces patrouilles de jeunes pour des groupes de bandits.
Le vice Premier ministre également ministre de l'Intérieur, Gilbert Kankonde, insiste sur le respect du couvre-feu.
"Ce couvre-feu c'est pour garantir la sécurité de la population, veiller à ce que lorsque la nuit tombe, qu'on limite les mouvements des honnêtes citoyens de sorte à les soustraire à l'action maléfique des criminels qui profitent justement de ténèbres, pour essayer de faire des petits coups qui font parler d'eux."
Deux personnes ont encore été tuées ce mardi 26 novembre à Beni. Ce qui porte à 6 le nombre de personnes tuées lors de ces émeutes anti-ONU depuis le lundi 25 novembre dans la ville.