Des marins allemands bientôt au large de la Somalie
19 décembre 2008Seuls les députés du parti de Gauche die Linke et une partie des Verts ont voté contre ce mandat. Mais les sociaux-démocrates du SPD ont bien précisé qu'il fallait avant tout stabiliser la Somalie en pleine crise politique. Le mandat prévoit l'envoi de 1400 soldats et d'une frégate, qui devront protéger les bateaux du Programme Alimentaire Mondial et éventuellement des bateaux civils des attaques des pirates dont les stratégies sont de plus en plus élaborées. Michael Stehr est expert en piraterie et en terrorisme maritime:
«Ils sont sortis en mer avec un chalutier qu'ils utilisent comme ravitailleur. De tels bateaux, comme tous les bâtiments maritimes d'ailleurs, ont ce que l'on appelle l'AIS à bord: le système automatique d'identification. C'est un système qui est désormais obligatoire et qui est en mesure de signaler sur l'écran du radar les bateaux qui sont dans les environs, avec leur nom, leur taille, leur direction, leur vitesse. L'AIS est un système censé éviter les collisions, pour améliorer la sécurité. Mais entre les mains des pirates, ce système devient contre-productif. »
D'après les experts, la piraterie et la criminalité maritime causent chaque année des dégâts qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars. Avant tout, c'est la sécurité qui est en jeu, même si le mandat des marins allemands est limité et ne leur permet pas d'intervenir dans tous les cas. Kay-Achim Schönbach est commandant de la frégate Mecklemburg-Vorpommern qui opère au large de la Somalie, dans le cadre de l'opération anti-terroriste "Enduring freedom":
«Si nous recevons un appel d'urgence d'un bateau, et que géographiquement, nous sommes en mesure de nous rendre sur place, soit par hélicoptère soit par bateau, et tant que les pirates ne sont pas à bord, nous pouvons les dissuader par notre simple présence et même en utilisant des armes. C'est dans nos compétences. Mais il ne s'agit pas d'une lutte active contre les pirates. Je ne sors pas en mer pour les chasser. Et une fois qu'ils sont à bord du bateau, je n'ai plus le droit de les poursuivre ni de les combattre.»
Autre problème à résoudre: pour l'instant, l'Allemagne n'a pas non plus le droit de juger les pirates.