Le Mozambique en crise, les réfugiés en hausse
18 avril 2016Le flux vers le Malawi est intense : 250 personnes cherchent chaque jour refuge dans le camp de Kapise, dans le sud du Malawi. Et ce flux n'est pas près de s'arrêter. Tout comme la querelle entre la Résistance nationale du Mozambique (RENAMO) et le parti au pouvoir le Front de libération du Mozambique (FRELIMO). Ce dernier accuse la Renamo de mener des attaques sur des axes routiers. Ce que rejette le chef de file de l'opposition Afonso Dhlakama dans une interview exclusive qu'il a accordée à la Deutsche Welle : "Les gens fuient les exactions des troupes gouvernementales. Seul le gouvernement est responsable de ce départ massif de populations. Par vengeance, ils commettent des atrocités dans des territoires où la Renamo a obtenu beaucoup de voix durant les élections de 2014."
Afonso Dhlakama s'est de nouveau retranché dans le maquis pour des raisons de sécurité explique-t-il. L'ancien chef rebelle accuse le gouvernement d'avoir fait former des escadrons de la mort en Corée du Nord qui enlèvent et assassinent des militants de son parti. Mais pour le Frelimo au pouvoir, l'opposition est responsable de toute cette instabilité. Sergio Pantie, le numéro 2 de la fraction parlementaire Frelimo, lors d'un débat à l'assemblée nationale : "Les violences sont l'œuvre des bandes armées de la Renamo. Les bandits de la Renamo commettent des meurtres, ils incendient des voitures et procèdent à des pillages. La justice doit traiter ces criminels de la manière la plus ferme."
Le Malawi dépassé
Le regain de tensions a commencé en décembre. Le gouvernement avait alors déclaré que les populations qui fuient, n'étaient pas réellement des Mozambicains. Actuellement le camp de Kapise situé à quelque 5 Km de la frontière mozambicaine est surpeuplé selon l'Ong "Médecins sans frontières". L'organisation décrit des conditions de vie en dessous des standards humains. Les autorités du Malawi ont donc décidé de rouvrir aux nouveaux arrivants, un ancien camp de réfugiés.