Dire et faire...
13 décembre 2013Pour l'avocat général de la Cour de justice de l'UE, la loi de 2006 sur la conservation des données est incompatible avec la Charte des droits fondamentaux de l'Union Europénne. C'est un signal, estime die Welt. En clair : la vie privée des citoyens européens est intangible, même si cela coûte cher à la collectivité, parce des attentats ne pourraient ainsi plus être empêchés. Dans le processus de constitutions des sociétés humaines, la sphère privée a toujours été un lieu de retraite et de résistance. La vie privée est un droit sacré du citoyen.
die tageszeitung fait une lecture différente de ce rapport. Ce que demande l'avocat général est respecté depuis longtemps par l'Allemagne. Selon la directive européenne, les données doivent être conservées pendant deux ans maximum. Le Parquet fédéral allemand considère qu'une année suffit. Pour les Allemands, rien ne change. D'autant que ce rapport ne critique pas le stockage de principe pendant 6 mois des données téléphoniques et de navigation sur Internet des citoyens européens.
Le quotidien de Berlin revient également dans ses colonnes sur le discours de Vladimir Poutine et le replace dans le contexte de la situation en Ukraine.
Ce qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : si l'on pouvait croire aux déclarations apaisantes du Maître du Kremlin au sujet de l'Ukraine, tout serait plus simple et l'Europe serait plus sûre. Seulement, il y a toujours une grande différence entre ce que dit le pouvoir russe et ce qu'il fait. Moscou dit ne rien vouloir entreprendre contre Kiev, c'est très bien. Mais au fait, quel est le pays qui mène depuis ces derniers mois une guerre économique larvée contre l'Ukraine ?
Les protestations en Ukraine viennent de tous ceux qui espéraient un rapprochement de leur pays avec l'Union européenne et qui sont déçus, relève la Süddeutsche Zeitung. Ce problème des pays voisins de la Russie persistera tant que la question fondamentale de toute politique européenne à l'Est ne sera pas résolue : que faire avec Moscou ? Et sans Berlin, l'Europe ne pourra pas répondre à cette question. L'Allemagne doit donc utiliser ses contacts économiques et servir les intérêts russes, en contrepartie de concessions en matière de droit et de fiabilité, conclut le quotidien de Munich.