Disparition du franc CFA : et l'Afrique centrale ?
23 décembre 2019Ce changement ne concerne pour le moment que les pays d’Afrique de l’Ouest mais les Etats d’Afrique centrale, qui utilisent également le franc CFA, vont certainement observer ce dossier de très prés.
Bien avant l’annonce, les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) constituée par le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, ont annoncé qu’ils envisageaient eux aussi une évolution de leur monnaie.
Le 22 novembre dernier, les dirigeants des six pays de la Cemac ont examiné la question de l'accord monétaire avec la France et ont décidé de réfléchir à une nouvelle coopération.
Cette démarche va dans le sens d’une réforme, comme le précise Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la CEMAC :
"Les chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie commune, stable et forte. Concernant particulièrement la coopération monétaire avec la France portant sur le franc CFA, ils ont chargé la banque des Etats d’Afrique centrale de proposer un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune."
Des répercussions
Si les choses semblent évoluer également au niveau de la Cemac, quel impact les changements annoncés en Afrique de l’Ouest pourraient avoir sur la zone CFA en Afrique centrale ?
L’économiste camerounais Martial Ze Belinga préfère rester prudent sur la question :
"La garantie française dépend des réserves et les réserves sont mutualisées. Donc s’il y a une partie des réserves qui vient à manquer, rien ne dit que l’Afrique centrale pourrait garantir une monnaie franc CFA sans les autres pays d’Afrique de l’Ouest."
En définitif, selon l’économiste, les changements monétaires en Afrique de l’Ouest auront des répercussions sur l’Afrique centrale.
Celles-ci doivent encore être déterminées car au-delà des annonces politiques, il y a encore peu de détails concernant les conditions de la mise en œuvre de l’Eco, notamment concernant la garantie de convertibilité de l’Eco qui devrait toujours être assurée par la Banque de France.