Disparitions forcées au Burundi et au Cameroun
30 août 2016Au Burundi, l'organisation non gouvernementale FOCODE (Forum pour la Conscience et le développement) a lancé depuis quatre mois une campagne dénommée "Ndondeza" qui signifie en français "aide-moi à retrouver le mien". Une campagne qui consiste à recenser et documenter les cas de disparitions forcées dans ce pays plongé dans une crise politique depuis plus d'un an. À l'occasion de la journée internationale des victimes de disparition forcée, le FOCODE lance une alerte : il faut agir maintenant avant qu'il ne soit trop tard ! Son président, Pacifique Nininahazwe s'est confié à la Deutsche Welle :
"Il existe des cachots secrets installés au siège national de renseignement et dans certaines résidences de hautes personnalités de l'Etat"
130 hommes et adolescents sont portés disparus
Selon Amnesty International, les disparitions forcées constituent un crime de droit international. L'ONG pointe notamment du doigt le Cameroun. Dans l'extrême-nord du pays, 130 hommes et adolescents sont portés disparus depuis leur arrestation le 27 décembre 2014, lors d'une opération des forces de sécurité contre Boko Haram. Depuis, aucune nouvelle. Et les autorités camerounaises restent muettes. Joël Didier Engo, président du Comité de Libération des prisonniers politiques au Cameroun parle d'une panoplie répressive du régime :
"Ils prétendent que c'était des gens qui collaboraient avec Boko Haram, mais on n'a jamais su où ils ont été incarcérés"
Le comité a par ailleurs saisi un groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées pour faire la lumière sur une autre disparition, celle de l'opposant camerounais Mbara Guérandi, dont on est sans nouvelle depuis janvier 2013. Ils attendent toujours la réponse pour qu'une enquête soit lancée.