Un prêtre allemand porté disparu à Bamako
22 novembre 2022Le prêtre, Hans-Joachim Lohre, également connu sous le nom de Ha-Jo, vit au Mali depuis environ 30 ans. Il y enseigne à l'Institut d'éducation islamo-chrétienne de Bamako, qui accueille des étudiants d'Afrique.
Un centre qui s'engage pour le dialogue entre les religions. Ses proches se disent "très inquiets".
"Nous ne pouvons pas dire beaucoup pour le moment. Tout ce que nous savons, c'est qu'il a disparu depuis dimanche et nous ne savons pas s'il a été kidnappé ni où il se trouve. Nous n'avons pas de nouvelles de lui", a confié, le père Rudi Pint, responsable en Allemagne de sa congrégation, Afrikamissionare Weisse Väter (Missionnaires d’Afrique) joint par la DW.
L’information a été aussi confirmée par la Conférence épiscopale de Bamako où il est également responsable du "Centre foi et rencontre de Bamako".
“Dimanche matin, il s’était rendu dans une communauté de sœurs catholiques dans la capitale pour y célébrer la messe. Et c’est au retour qu’une voiture noire l’aurait embarqué”, nous a confié une source proche du dossier, citant un jeune homme, témoin de son enlèvement.
"Le jeune a vu la voiture mais n'a pas pu observer exactement ce qui s’était passé. Et depuis, Ha-Jo a disparu", a précisé la source.
Ha-Jo travaille pour le vivre-ensemble
Hans-Joachim Lohre croit fermement "que son travail permet des rencontres entre les religions et qu’il crée plus d'ouverture pour un vivre-ensemble", a déclaré le responsable de sa congrégation en Allemagne, Rudi Pint.
Des chrétiens tout comme des musulmans, joints à Bamako, font part de leur tristesse et exigent qu'il soit libéré sain et sauf.
Le Mali a dans le passé connu d’autres enlèvement de religieux. Le pays est confronté depuis une dizaine d’année à des milices islamistes qui tentent de faire du Mali une base du djihadisme.
Cette disparition survient alors que des discussions sont en cours en Allemagne sur le retrait ou non de la Bundeswehr avec environ 1.200 soldats impliqués dans la mission de l'Onu, la Minusma.
La France y a déjà retiré ses troupes. Il y a deux semaines, le Royaume-Uni et la Côte d’Ivoire ont aussi fait part de leur volonté de se retirer de la mission onusienne.