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Doit-on, peut-on renforcer les sanctions contre la Russie?

Philippe Pognan4 novembre 2014

La nouvelle diplomate en chef de l'Union européenne, Federica Mogherini doute de l'efficacité des sanctions contre la Russie.

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Federica Mogherini au Parlement européen à BruxellesImage : John Thys/AFP/Getty Images

La Russie -comme elle l'avait annoncé, a reconnu les résultats du vote controversé de dimanche en Ukraine dans les territoires contrôlés par les combattants prorusses dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Un scrutin qualifié d'illégal et illégitime, voire de farce par l'Union européenne et les Etats-Unis. Mais que faire pour inciter la Russie à changer de cours sur le dossier ukrainien. Faut-il renforcer les sanctions vis-à-vis de Moscou ?

La nouvelle Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, l'Italienne Federica Mogherini, a elle-même mis en doute l'efficacité de ces sanctions contre la Russie. Dans une interview au quotidien Süddeutsche Zeitung, la diplomate en chef de l'Union européenne, qui a pris ses fonctions le 1er novembre en même temps que le reste de la nouvelle Commission européenne, a reconnu que l'économie russe ressent les effets de ces sanctions de même que les dirigeants russes et leur entourage. Mais est-ce que Moscou va changer de politique pour cela ? C'est toute la question, selon Mogherini.

La Süddeutsche Zeitung rappelle que la liste de sanctions décidée par l'UE en mars dernier a été déjà plusieurs fois renforcée. Cela devait inciter la Russie à respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

Ostukraine Krise Kämpfe bei Donezk 24.10.2014
Malgré les accords de Minsk des combats se poursuivent dans la région de DonetskImage : AFP/Getty Images/Alexander Khudoteply

Elections illégitimes

Federica Mogherini a elle aussi qualifié "d"illégitimes" les élections de dimanche à Donetsk et Lougansk et de contraire au plan de paix paraphé à Minsk.

Elle a par ailleurs annoncé que l'UE s'en tient aux accords passés et demande à Moscou de faire de même. Dans la Süddeutsche Zeitung, elle déclare avoir besoin de réponses de la part de Moscou et qu'elle va au cours des prochains jours téléphoner avec les responsables. Et elle souligne que si l'accord est bloqué, alors la diplomatie a perdu son latin. Il serait alors très difficile, selon elle, de reprendre un dialogue avec Moscou.

Les Etats-Unis, eux, ont averti des risques que Moscou prend si la Russie devait camper sur ses positions. Ainsi la porte-parole du Département d'Etat américain à Washington, Jen Psaki, a sèchement et brièvement déclaré :

"Au cas où la Russie reconnait vraiment ces élections, alors elle ne ferait que s'isoler encore davantage ! "

Alexander Sachartschenko Vereidigung in Donezk 04.11.2014
Alexandre Zakhartchenko prête serment en tant que président de la République auto-proclamée de Donetsk le 4 novembre 2014Image : Reuters/M. Zmeyev

„Les pseudo-élections dans l'Est de l'Ukraine cimentent l'influence russe ".

Sous ce titre, le quotidien Die Welt avertit : "On ne doit pas se faire d'illusions, l'Ukraine se dirige à grands pas vers une division du pays – et l'Occident reste un spectateur impuissant. C‘est révoltant de voir comment deux leaders rebelles autoproclamés est-ukrainiens plus que louches, mènent l'Union européenne par le bout du nez. Naturellement, on a, comme il se doit, unanimement condamné ces élections, les qualifiant "d‘illégales et d'illégitimes". Rien de plus. Les sanctions ne seront pas renforcées, il n'y a pas de majorité pour le faire. Le souhait de nombreux Ukrainiens que leur pays appartienne un jour à l'Union européenne et à l'OTAN, restera sans doute, en dépit de toutes les assurances et des appels de l'Occident à la patience, un rêve irréalisé," conclut Die Welt.

Igor Plotnitski
Igor Plotnitski à LouganskImage : picture-alliance/dpa/V.Melnikov