Donald Trump et son ego surdimensionné
16 août 2017Une revue de la presse éclectique, aujourd'hui, puisque les éditorialistes allemands s'intéressent – encore et toujours – aux dérapages de Donald Trump, à l'extrême-droite, aux violences entre supporters de foot et à la campagne électorale en amont des législatives allemandes du 24 septembre prochain.
Les problèmes d'ego de Donald Trump
"Moi, moi, moi" – voilà le titre choisi par la Süddeutsche Zeitung pour évoquer "le problème d'ego" du président américain qui, toujours selon le journal, manque par ailleurs cruellement de repères moraux. La SZ retrace les relations compliquées qu'entretient Donald Trump avec la presse, obnubilé qu'il est par une seule chose… lui-même.
Le quotidien de Munich analyse la personnalité du chef de la Maison blanche qui surréagit de manière agressive dès qu'il se sent critiqué. Dans son attitude et son incapacité à faire amende honorable lorsqu'il se trompe, Donald Trump échoue à être ce que l'on attend de tout président américain: qu'il soit un modèle.
La Frankfurter Rundschau revient sur "l'ennemi intime de Donald Trump". Il s'agit, selon le journal, d'un certain Jim Acosta, correspondant de CNN. Lorsque le président américain l'a accusé lors d'un point presse d'être un "représentant des Fake News", le journaliste a rétorqué: "et vous, n'avez-vous pas répandu de nombreuses fausses informations?".
Suite à quoi le président a quitté la pièce sans dire un mot. Une illustration de plus du bras de fer entamé entre Donald Trump et le journaliste de CNN qui avait lancé une fois au président: "vos propositions ne me semblent pas s'inscrire dans la tradition d'accueil de l'Amérique […] la Statue de la Liberté n'exige pas que l'on parle anglais ou que l'on sache programmer un ordinateur".
Ces provocations suscitent des encouragements sur les réseaux sociaux, mais pas toujours dans la profession. Le New York Times par exemple reproche à Acosta son côté militant qui permet à Donald Trump de discréditer des médias qu'il accuse de partialité.
Présenter sa carte d'identité pour entrer au stade
Suite à une hausse des violences dans les stades de foot en Allemagne, la Süddeutsche Zeitung préconise de mener un débat controverse au sein de la société. Sur le salaire des joueurs, le prix des entrées… Il faut aussi que les clubs s'habituent à une culture de la protestation de la part des supporters, mais sûrement pas à la violence.
Les clubs doivent prendre leurs distances avec les ultras et les hooligans, écrit la SZ, et cela va être difficile de briser l'omerta. Le journal suggère de renforcer la formation des arbitres en cas de débordements et de lancers de fumigènes sur le terrain, de cantonner les supporters des deux équipes loin les uns des autres et d'envisager un système de tickets d'entrée personnalisés, délivrés sur présentation d'une pièce d'identité.
La campagne occupe aussi les journaux...
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse à la campagne électorale allemande et plaide pour que les politiques d'immigration, d'intégration et d'asile soient au cœur des débats pré-électoraux. Il ne suffit pas de dire que l'on ne veut "plus jamais" vivre de situation comme en 2015 avec l'arrivée massive de migrants. Il faut agir.
La FAZ recommande de recourir davantage aux expulsions et de définir avec plus de clarté les compétences des différents ministères et services. En arrêtant de se targuer d'être un pays d'accueil si l'Allemagne n'a pas les moyens d'intégrer les demandeurs d'asile.
Enfin, die tageszeitung analyse les valeurs de l'extrême-droite, communes au Ku-Klux-Klan, au mouvement Pegida, aux nouveaux identitaires et aux partis allemands comme l'AfD ou le NDP: "le nationalisme, le sexisme, l'antidémocratie, des positions anti-libertés et contraires à l'esprit des Lumières".
Même si le journal reconnaît que sur la forme, toutes ces mouvances ne sont pas identiques. Le quotidien appelle la gauche et l'ensemble de la société civile à réagir en faisant front pour défendre la démocratie et la pluralité de la société, contre l'individualisme. Il s'agit d'établir selon la taz une dynamique de communication, entre les différents intérêts économiques et le pouvoir établi, une organisation d'êtres humains qui défendent l'humanisme et la démocratie… c'est plus qu'urgent, il est grand temps, conclut die taz.