Durban : pour que vive le climat...
29 novembre 2011La Süddeutsche Zeitung donne la parole à Hans-Joachim Schellnhuber, directeur de l'Institut de recherche sur le climat de Potsdam. Il ne se fait aucune illusion sur l'issue de la conférence. Durban sera pour lui seulement la tentative de conserver une certaine cohésion à la communauté des chercheurs et experts en matière de climat. Pour lui, rien de vraiment important ne passera avant la publication du prochain rapport du Conseil de l'ONU sur le climat, prévu pour le milieu de cette décennie. À l'instar de François Mitterand, l'ancien président de la république française qui a imposé le concept d'ingérence humanitaire, il ajoute : nous, les scientifiques, avons toutefois le devoir d'alerter les responsables.
La Tageszeitung, qui consacre plusieurs pages à ce dossier, reçoit dans ses colonnes Yvo de Boer, expert néerlandais de l'environnement et ancien directeur des conférences de Bali et de Copenhague sur le climat. Pour lui, si l'économie privée a un rôle de locomotive à jouer dans le contexte du changement climatique et de la croissance verte, elle ne peut toutefois pas agir seule. Elle a aussi besoin du cadre délimité par les hommes politiques. C'est donc à eux de dire ce qui doit être fait. S'ils ne le font pas, ils ne font pas leur travail. Le quotidien de Berlin revient aussi sur un thème connexe : la raréfaction des surfaces cultivables.
Un thème repris également par la Frankfurter Allgemeine Zeitung dans le sillage de la publication du rapport de la FAO, l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, sur les ressources. Au Maghreb, en Afrique centrale ou dans de larges régions d'Asie, qui connaissent une croissance démographique importante et où les besoins en produits alimentaires sont les plus criants, il va devenir de plus en plus difficile de les produire. Dans le même temps, les pays riches d'Europe, l'Amérique ou la Russie disposent de ressources suffisantes en terres et en eau. Le quotidien de Francfort conclut avec le projet européen de supprimer, à partir de 2014, près de 7 % des surfaces cultivables au profit de la régénération des espèces. Une décision qui semble ne gêner personne, dit-il, sauf les agriculteurs. Au vu de l'ampleur du problème de la faim dans le monde, c'est un scandale au même titre que le détournement de surfaces agricoles alimentaires pour la production de biocarburants.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand