Débat sur le nucléaire relancé en Allemagne // Un glacier pour insérer les personnes migrantes en Italie
Faut-il prolonger la durée de vie des trois dernières centrales nucléraires en Allemagne au-delà du 31 décembre prochain ? Les trois dernières encore en activité en Allemagne doivent être normalement définitivement éteintes à la fin de l'année. L'Allemagne avait décidé de sortir complètement du nucléaire après la catastrophe de Fukushima. Mais le débat revient en force au milieu de l'été allemand.
"Pas d'autre alternative"
L'Allemagne s'inquiète pour l'hiver dans quelques mois. Comment va-t-on chauffer ? Produire de l'électricité ? Le président russe Vladimir Poutine met la pression en jouant sur les vannes de gaz et en baissant les livraisons régulièrement. On cherche des solutions tous azimuts pour remplacer le gaz russe. Et parmi les propositions revient donc celle du prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires. Les Conservateurs, le parti CDU, dans l'opposition, et le FDP, les Libéraux qui sont dans la coalition au pouvoir, font pression en ce sens.
Le secrétaire générale du FDP Bijan Djir-Sarai s'exprime volontiers sur le sujet devant micros et caméras sur le sujet. "Je pense que si nous ne suivons pas cette voie, nous aurons de gros problèmes pour produire de l'électricité", disait-il encore tout récemment sur la chaîne de télévision NTV. Et d'ajouter : "Il serait à mon avis vraiment insensé dans cette situation, dans cette situation critique, d'utiliser encore le gaz pour produire de l'électricité. C'est pourquoi je pense qu'il n'y a presque pas d'autre alternative que de suivre cette voie."
Changement de ton chez les Verts
Une proposition dont on parlait déjà il y a quelques semaines. Mais elle était exclue par la coalition au pouvoir, et notamment les Verts. Aujourd'hui, le discours de certains au sein du parti est différent. Même la vice-présidente écologiste du Bundestag Katrin Göring-Eckardt ne ferme plus complètement la porte à l'idée. "Si nous arrivions à une véritable situation d'urgence, que les hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, (...) nous devrions alors parler de ce que nous faisons avec les centrales nucléaires", disait-elle sur la plateau de l'émission télé Anne Will dimanche dernier.
"Un faux débat"
Des discours et un débat qui hérissent les anti-nucléaires. L'ONG anti-nucléaire .ausgestrahlt parle d'une mesure qui serait "dangereuse, inefficace et illégale". "Ce que nous vivons actuellement en Allemagne, c'est une crise du gaz. Or, le débat sur le nucléaire n'a rien à voir avec cela, car on ne peut pas économiser de gaz avec le nucléaire", insiste assure Armin Simon de l'ONG à la DW. Et d'insister sur les chiffres : "Le gaz qui est consommé en Allemagne est utilisé à 85 % dans l'industrie, comme matière première, pour produire de la chaleur industrielle, et il est utilisé pour chauffer les habitations. Seul 15 % du gaz consommé en Allemagne a été utilisé ces dernières années pour produire de l'électricité. Une centrale nucléaire ne peut donc pas remplacer ces fonctions".
Réécouter → La (difficile) question des déchets nucléaires en Allemagne
Armin Simon s'en prend même au parti conservateur CDU. "Ils jouent sur la peur de la population qu'il n'y ait pas assez d'électricité. Et pourtant, toutes les études menées jusqu'à présent par le gouvernement fédéral montrent qu'il n'y a pas de problème d'électricité en Allemagne." Le militant parle d'un débat politique. "Les partis qui exigent aujourd'hui des durées de vie plus longues pour les centrales nucléaires ont tout fait, au cours des dix ou vingt dernières années, pour freiner le développement des énergies renouvelables. C'est politique. Et la CDU essaie de se profiler comme parti d'opposition face aux Verts en jouant sur les peurs des gens."
Décision dans les prochaines semaines
Alors les trois réacteurs nucléaires resteront-ils en activité, ou pas ? Le FDP, un des trois partis de la coalition, propose de les maintenir en activité jusqu'en 2024. Un nouveau stress-test, test de résistance, est en cours dans le pays. Pour connaître le niveau de sécurité des centrales et déterminer aussi si la sécurité d'approvisionnement gloable en électricité serait garantie sans. Résultat attendu dans les prochaines semaines, sans date précise pour l'instant. Le gouvernement devrait ensuite prendre une décision définitive
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En seconde partie de ce magazine, Vu d'Allemagne vous emmène de la patrie des glaces, l’Italie. Là-bas, les glaciers qui servent les "gelato" aux habitants et aux touristes se comptent par milliers. Avec un petit nouveau depuis le mois de juin dans la ville de Palerme, dans le sud : le Bar Coni. Sur sa carte, des glaces artisanales de qualité mais surtout un projet innovant d’insertion professionnelle pour les personnes migrantes, notamment africaines. Glace dans une main, micro dans l'autre, Cécile Debarge est sur place pour Vu d'Allemagne.
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