Début des controversés Jeux olympiques d’hiver de Pékin
4 février 2022Plusieurs pays ont indiqué qu’ils n’enverraient pas de diplomates pour assister à la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin : le Japon, l’Australie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada notamment. Ces pays envoient toutefois des athlètes pour concourir.
Ce boycott est donc "diplomatique". Il est censé protester contre les violations des droits humains en Chine, parmi lesquelles la répression du mouvement social à Hong Kong, la situation au Tibet ou encore les persécutions contre des minorités ethniques comme celle des Ouïghours dans le Xinjiang.
Pas d’officiels allemands
L’Allemagne n’enverra pas de responsable politique de haut rang sur place, mais elle ne s’associe pas officiellement à ce boycott partiel. Ce que regrette Kuerban Haiyuer. Cet Ouighour en exil dirige le bureau berlinois du Congrès mondial ouïghour.
"Le fait que l’une des plus grandes nations démocratiques au monde comme l’Allemagne, qui a fait de la défense des droits de l’Homme un étendard dans le monde entier, n’ait pas trouvé dans ce cas précis de paroles fortes, cela nous a vraiment déçus", se désole Kuerban Haiyuer.
Près de 600 Ouighours sont réfugiés en Allemagne. Ces musulmans turcophones ont fui la torture et l’internement forcé des leurs dans des camps, par les autorités chinoises, sous couvert de "rééducation".
La lutte anti-Covid est elle aussi instrumentalisée pour réprimer toute contestation ainsi que la liberté d’expression.
Des correspondants de médias étrangers ont quitté le pays ces dernières semaines. Des journalistes canadiens ont été placés à l’isolement après avoir été testés positifs à la Covid-19 à leur arrivée en Chine alors qu’ils détenaient un test négatif effectué à leur départ.
Les déplacements des reporters sur place seront limités au maximum et ils seront dans la quasi-impossibilité d’avoir des contacts avec la population.
Certains sportifs n’ont pas le choix
243 ONG de défense des droits de l’Homme ont appelé les Etats, les athlètes et les sponsors à boycotter une compétition au service de la propagande chinoise.
"Ils utilisent les jeux pour cacher leur politique répressive et la légitimer", a estimé Minky Worden, de Human Rights Watch.
Plusieurs sportifs disent ne pas avoir le choix. Ils font valoir que la participation aux JO est indispensable à leur carrière internationale. Certains, à l’instar de Maximilian Klein, membre de l’organisation indépendante "Athleten Deutschland" (Athlètes d’Allemagne), reprochent donc au Comité international olympique d’avoir choisi Pékin. Ils réclament à son président allemand, Thomas Bach, de prendre position ainsi que des engagements sur la sécurité des athlètes.
"Pour le moment, rien n’est fait par le CIO pour rétablir la confiance perdue."
Le CIO rétorque qu’il n‘est pas dans ses attributions de se mêler de politique.
L’organisation mondiale "Global Athletes", comme Human Rights Watch, conseillent aux athlètes de ne jamais donner leur avis tant qu’ils sont en territoire chinois, pour se protéger.
Quant aux Etats-Unis, ils ont conseillé aux sportifs de leur délégation de ne pas apporter d’appareils électroniques, par peur de l’espionnage.