Début d'une opération militaire conjointe contre les ADF
16 novembre 2018Ce mercredi 14 novembre, sept casques bleus ont été tués et dix autres blessés lors de l'opération militaire conjointe entre les forces armées congolaises et les Nations unies menée contre les présumés rebelles ADF dans l'Est du pays.
Mais la situation demeure confuse à cause de la multiplicité des acteurs et leurs différentes motivations.
Selon Jason Stearns, responsable du Groupe de recherche sur le Congo de l'université de New-York, " ce qui frustre à Beni c'est l'opacité du conflit. Dans le passé, l'armée était aussi impliquée dans les massacres. Il y a les ADF qui disent publiquement que quand on les attaque, si on tue un des leurs, ils vont tuer dix civils congolais ou dix soldats congolais. Il y a des minorités ethniques locales qui ont des griefs contre la majorité ethnique Nande depuis très longtemps. Et ils profitent de cette situation de chaos pour se venger ou pour utiliser la violence pour la conquête du pouvoir au niveau local. Donc, il y a un chevauchement de facteurs au niveau local qui contribue à cette violence ".
Des attaques, il en a été question ces dernières semaines. Selon un récent rapport du site Kivu Tracker security, au cours des 90 derniers jours, 14 attaques ont été attribuées aux ADF entre Beni et Eringeti.
Un ennemi dificile à cerner
Pour Florence Marchal, la porte-parole de la Monusco, la traque de ces milices est rendue difficile par la complexité du terrain et la présence de forêts denses. "Les populations sur place souffrent des attaques des groupes armés. Elles n'ont plus beaucoup d'espoir. Alors, on a pris des mesures récemment pour pouvoir être toujours plus efficace dans cette région de Beni mais l'adversaire est difficile, il connaît le terrain, le terrain lui-même est particulier, c'est la jungle. Et puis on a un adversaire qui évolue rapidement et qui se fond dans la population ", souligne la porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).
Une population victime et de plus en plus harcelée par les incursions meurtrières attribuées aux rebelles ADF qui causent tristesse et désolation depuis quatre ans dans la région.