Roman Herzog s'est éteint à l'âge de 82 ans
10 janvier 2017"C'est de 1994 à 1999 dans une Allemagne réunifiée que le juriste de formation Roman Herzog a occupé les fonctions de président de la République Fédérale d'Allemagne, faisant toujours preuve d'un esprit critique", rappelle le quotidien Tagesspiegel. "Pendant son mandat, Roman Herzog a plaidé de manière infatigable auprès de ses concitoyens pour les convaincre de la nécessité de réformer le pays. Ainsi une phrase prononcée par le chrétien-démocrate dans l’un de ses discours en 1997 est restée gravée dans la mémoire collective : "L’Allemagne doit se secouer!"
Le quotidien Frankfurter Neue Presse rappelle que Roman Herzog, ancien président de la Cour constitutionnelle et ex-président avait gardé un esprit critique, même après avoir quitté le Palais Bellevue à Berlin, la résidence des présidents allemands. Après avoir renoncé à accomplir un second mandat présidentiel, il a siégé au sein de diverses commissions, comme par exemple la "Convention pour l’Allemagne", un comité d’experts qui élaboraient des projets de réforme des finances publiques et du système fédéral.
Autre thème, autre pays et autre projet de réforme
Il s'agit de la Turquie et du projet de réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
"La Turquie est en train de démonter la démocratie!", c’est du moins ce que craint le quotidien Neue Osnabrücker Zeitung: "Le chef de l’Etat Recep Tayyip Erdogan rêve d’une grande puissance sunnite. La révision constitutionnelle élargira ses pouvoirs. Il pourra gouverner par décrets, „par ordre du Mufti“, comme autrefois les sultans de l’Empire ottoman. L’homme fort du Bosphore ne doit même pas craindre le référendum prévu, car il reste populaire dans une large tranche de la population. L’UE devrait enfin reconnaître ces réalités et mettre fin aux négociations d’adhésion", conclut le quotidien.
La FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, livre elle, une autre analyse: "Le président Erdogan tente de se doter du pouvoir absolu, mais cela risque de lui échapper", croit le journal de Francfort: "Vu de l’extérieur, Erdogan donne l’image de l’homme fort. Mais ce n’est qu’une illusion. Car le pays se trouve sur une pente glissante. La terreur et la crise économique, le limogeage de plus de 123.000 fonctionnaires et l‘arrestation de plus de 80.000 Turcs détruisent des existences, suscitent la haine et polarisent de plus en plus la société !", avertit la FAZ en conclusion.