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Ebola refait surface en Guinée : au moins quatre morts

Georges Ibrahim Tounkara | Avec agences
15 février 2021

Les sept personnes infectées officiellement jusqu'ici sont membres de la même famille, selon une source proche des autorités sanitaires.

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Prise en charge d'une malade d'Ebola en 2014
Prise en charge d'une malade d'Ebola en 2014Image : K. Tribouillard/AFP/Getty Images

Les nouveaux cas - sept, dont quatre mortels -, sont apparus dans la région de Guinée forestière, près du Liberia. Des tests effectués à Conakry ont confirmé dimanche qu'il s'agissait bien d'Ebola. "Cela met la Guinée en situation d'épidémie Ebola", a annoncé dimanche, le patron de l'agence sanitaire guinéenne (ANSS), le Dr Sakoba Keïta, à l'issue d'une réunion d'urgence.

Selon lui, une infirmière est décédée fin janvier à Gouecké, près de la capitale régionale Nzérékoré, et "plusieurs personnes ayant pris part à son enterrement ont, quelques jours après, commencé à avoir des manifestations de diarrhées, de vomissements, de saignements et de fièvre".

Patients isolés

C'est également de cette région, située à plus de 800 km de Conakry par la route, qu'était partie la pire épidémie de l'histoire du virus, qui avait fait plus de 11.300 morts entre 2013 et 2016, principalement en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. La Guinée avait elle-même été sévèrement éprouvée, avec plus 2.500 morts.

Les nouveaux patients ont été isolés et des centres de prise en charge "réactivés à Nzérékoré et à Conakry. Une mission d'investigation va délimiter la zone incriminée et déterminer les villages de toutes les personnes qui ont pris part à la cérémonie d'inhumation de cette première victime afin d'identifier les contacts et les isoler", a expliqué le patron de l'ANSS.

Miser sur l'expérience 

La Guinée organise la riposte contre Ebola
La Guinée organise la riposte contre Ebola Image : picture-alliance/dpa/K. Palitza

Il faudra aussi déterminer l'origine de cette résurgence, qui pourrait provenir d'un "malade anciennement guéri dont la maladie s'est réveillée" ou d'une transmission par des "animaux sauvages, notamment les chauves-souris", a souligné le Dr Keïta.

"La situation par rapport à 2014 est très différente, puisqu'à l'époque, on avait mis 3,5 mois pour le diagnostic, alors que cette fois-ci on a mis moins de deux semaines", a-t-il relevé. "Sans compter que le vaccin aussi existe et est à portée de main à Genève", le siège de l'OMS. "Nous allons utiliser notre arme fatale qu'est la vaccination", a-t-il expliqué.

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L'OMS va déployer "rapidement" des moyens et faire en sorte que des doses de vaccins nécessaires soient "mises à disposition le plus rapidement possible pour aider à cette riposte", a affirmé son représentant à Conakry, le professeur Alfred George Ki-Zerbo.

Dans un communiqué, l'OMS précise en outre qu'elle "travaille déjà" avec le Liberia et la Sierra Leone pour renforcer la vigilance, et qu'elle est en contact avec "la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal, et les autres pays à risques dans la sous-région".

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La Guinée organise en ce moment la riposte et peut compter sur l’expérience acquise depuis 2013. C’est en tous cas ce qu'explique le Dr Pépé Bilvogui, ancien directeur national de l'hygiène publique

"Nous avons de l'expérience pour intervenir" - Dr Pépé Bilivogui, ex-directeur national de l'hygiène publique

Le bilan de la précédente épidémie en Afrique de l'Ouest, bien que sous-évalué de l'aveu même de l'OMS, est sept fois supérieur en nombre de morts à celui cumulé de toutes les précédentes épidémies d'Ebola depuis son apparition en 1976.

La deuxième plus grave épidémie d'Ebola, la dixième enregistrée en RDC, s'est déclarée en août 2018 dans l'Est du pays. Elle s'est officiellement achevée en juin 2020, avec un bilan de 3.481 cas et 2.299 décès, selon l'OMS. Kinshasa a annoncé début février une nouvelle "résurgence", qui a fait au moins deux victimes.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle