Echec d'un coup d'Etat en Turquie
16 juillet 2016La tentative de putsch s'est soldée par la mort d'au moins 265 personnes si l'on en croit le gouvernement´. Parmi elles, 161 étaient des civils ou des membres des services de sécurité fidèles au régime. Le Premier ministre turc Binali Yildrim a annoncé que la situation était désormais sous contrôle - plus de 2.800 membres de l'armée auraient été arrêtés à travers tout le pays depuis vendredi soir.
Qui est derrière le putsch ?
La situation reste cependant confuse. Samedi matin, des tirs et des explosions ont été entendus à Istanbul. Des hélicoptères et des avions de combat survolent encore la ville ainsi que la capitale, Ankara. Dans la soirée, le gouvernement a appelé la population à descendre dans la rue et à ne pas baisser la garde.
Du côté des responsabilités, le président Recep Tayyip Erdogan a accusé l'imam Fethullah Gülen d'être derrière cette initiative sanglante. Ce dernier, ennemi juré du chef de l'Etat, est exilé aux Etats-Unis d'où il a catégoriquement réfuté ces accusations. Quoiqu'il en soit, Recep Tayyip Erdogan a qualifié la tentative de putsch de "haute trahison" : "Laissez-moi vous dire tout de suite, le prix à payer par les auteurs de cette haute trahison sera très élevé. Ils n'ont pas été capables de digérer ou d'accepter un gouvernement et son président élu par les urnes, selon la Constitution. Cela ne restera pas sans conséquences" a menacé le président turc.
Condamnations dans le monde entier
Depuis l'annonce de la tentative de putsch, de nombreux pays ont exprimé leur soutien à Ankara tout en s'inquiétant de la suite des évènements. Angela Merkel a condamné "de la façon la plus forte la plus forte la tentative d'unités militaires turques de renverser avec violence le gouvernement turc élu. Il est tragique que tant de personnes aient payé cette tentative de putsch de leur vie. Le bain de sang en Turquie doit désormais cesser. L'Allemagne est aux côtés de tousceux qui, enTurquie, défendent la démocratie et l'Etat de droit. C'est et cela reste le droit du peuple de décider, lors d'élections libres, qui le gouverne (...) Les chars dans la rue et des attaques aériennes contre sa propre population ne relèvent pas du droit."
Angela Merkel qui a par ailleurs appelé Recep Tayyip Erdogan à traiter les putschistes en respectant les règles de l'Etat de droit. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a exhorté les parties en conflit à renoncer à la violence. Le président du Conseil européen, Donald Tusk a lui rappelé que les coups d'Etat militaire n'avaient pas leur place dans une Turquie moderne. Enfin, l'Otan et le président américain Barack Obama ont également apporté leur soutien au gouvernement turc.