Election en Ukraine : un humouriste en tête du premier tour
1 avril 2019"Il rit au nez de la crise, de la guerre et de la corruption." C'est le titre choisi par la Zeit Online, qui nous raconte comment "Volodymyr Zelensky jouait au ping-pong pendant que les bureaux de vote fermaient leurs portes", avant que l'humoriste n'apprenne hier soir qu'il caracolait en tête du premier tour de la présidentielle en Ukraine.
"Divertissement, gags et mises en scène décalées. Zelensky n'a rien fait comme les autres candidats", commente l'édito. Pendant que les autres débattaient, "il se moquait de ses adversaires dans des soirées cabaret qui faisaient salle comble."
Pour die Zeit, "c'est un mélange de frustration vis-à-vis de la politique et d'envie de quelque chose de radicalement nouveau" qui ont poussé les Ukrainien à voter massivement pour Volodymyr Zelensky, lui que la plupart connaissaient de la série télévisée Sluga Naroda, ce qui veut dire "serviteur du peuple". Dans cette émission, son personnage, un professeur d'histoire, devient président du jour au lendemain pour combattre la corruption. La fiction deviendra donc peut-être réalité.
Aucune expérience politique
A Petro Porochenko, le président sortant arrivé en deuxième position, de tenter de renverser la vapeur au second tour et, comme l'écrit die Welt, de tenter de "faire éclater la bulle Zelensky grâce à des questions simples, telles que : est-ce qu’un pays en guerre peut se permettre de placer quelqu'un sans expérience politique en face d'un Vladimir Poutine ?" Ou encore "est-ce que les électeurs peuvent s'imaginer qu'un humoriste qui se moque des traditions ethniques ukrainiennes quand il joue à la télévision peut devenir le protecteur de leurs langue et de leur culture ?"
Rendez-vous donc le 21 avril pour le second tour.
Le ras-le-bol des Slovaques
Si la lassitude politique a poussé les Ukrainiens à tenter le tout pour le tout, en Slovaquie cette fois, ce sont "l'arrogance du pouvoir et ses liens avec la mafia", qui ont amené ce week-end les Slovaques à élire Zuzana Caputova au poste de présidente.
C'est ainsi que commente la Tageszeitung la victoire de cette femme qui a osé se prononcer en faveur de l'accès à l'avortement et pour les droits des homosexuels dans un pays à majorité catholique.
Le journal parle de "la fin de la vieille Slovaquie". Une fin qui a débuté avec l'assassinat l'an dernier d'un journaliste d'investigation et de sa compagne, morts alors qu'il s'apprêtait à publier un article sur les rapports entre des hommes politiques slovaques et la mafia italienne.
Zuzana Caputova était au milieu des manifestations monstres pour dénoncer cet assassinat. "Pour la population, elle est ainsi devenue la figure de proue" contre la corruption au haut niveau de l'Etat.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la victoire de Zuzana Caputova consacre "une autre forme de politique".