Elections européennes : le SPD et la CDU perdent des plumes
27 mai 2019En Allemagne, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) ont subi une défaite cuisante - une défaite qui ébranle encore un peu plus leur fragile alliance au niveau national. Les deux partis obtiennent les pires résultats de leur histoire aux élections européennes et perdent près de 20% par rapport au dernier scrutin, il y a cinq ans.
Les Verts ont le vent en poupe
Ce ce sont les Verts qui sortent grands gagnants de ces élections européennes en décrochant 20,70 % des suffrages allemands.
Jamais auparavant les écologistes n'ont obtenu une telle proportion de voix dans une élection nationale.
Ils ont même doublé leur score de 2014. Ska Keller, tête de liste pour les Verts allemands, parle d'un "résultat sensationnel" et d'un "signal pour le renforcement de la protection du climat".
"Un grand merci, bien sûr, aux électeurs qui nous donnent tant de confiance. Pour nous, c'est aussi une tâche et une responsabilité de mettre les choses en œuvre maintenant, en particulier dans le domaine de la protection du climat, où les attentes sont grandes. C'est cette question qui a beaucoup motivé les citoyens mais aussi la question de la cohésion sociale dans l'Union européenne. Et je crois que ces questions ont vraiment poussé beaucoup de gens à s'y intéresser", a déclaré Ska Keller.
La participation a bondi pour atteindre 59%
Ces élections sont un désastre pour le SPD. Avec seulement 15,60 %, le parti social-démocrate n'aura que 16 élus au Parlement européen. "Des résultats extrêmement décevants ", a déclaré Andrea Nahles. La cheffe du SPD est accusée d'avoir précipité son parti vers le déclin.
"Les résultats dont nous avons connaissance sont extrêmement décevants pour le SPD. Tout le monde sait que les sondages n'ont pas été bons pour le SPD. Malgré tous nos efforts, nous n'avons pas réussi à renverser la vapeur", a reconnu la cheffe du SPD. "Pour la première fois, nous sommes devenus la troisième force politique dans une élection nationale, derrière les Verts. Je dis aux Verts : félicitations. Et je dis : tête haute pour le SPD - parce que nous acceptons ce défi."
Les conservateurs de l'Union chrétienne démocrate CDU et sa petite sœur bavaroise de la CSU - avec qui le SPD forme une coalition depuis 2017 - a également été punie par les électeurs.
Le parti de la chancelière Angela Merkel arrive certes en tête avec 28, 70%, mais les conservateurs y ont laissé des plumes face à la montée fulgurante des écologistes.
Une défaite historique que la nouvelle cheffe du parti CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, a qualifié d'injuste.
"Ce résultat électoral n'est pas un résultat qui rend justice aux exigences que nous nous imposons en tant que Parti du peuple. Nous effectuerons une analyse plus détaillée lors de la retraite du week-end prochain. Mais nous pouvons déjà dire très clairement, que les résultats sont certainement dûs à une combinaison de facteurs : nous n'avons nullement développé le dynamisme du travail gouvernemental. Et nous n'avons pas donné les réponses convaincantes que les citoyens attendent de nous."
Pas de surprises en revanche du côté des petits partis.
Même si les populistes de droite, l'AfD, s'attendaient à un meilleur résultat électoral. Ils dépassent à peine les 10%. Les libéraux du FDP s'en sortent avec 5,5%. Enfin, die Linke, l'extrême gauche, obtient 5 sièges.