L'opposition zimbabwéenne réclame toujours l'annulation des résultats de l'élection présidentielle du 31 juillet. Le recours introduit par le MDC a déjà provoqué le report de la cérémonie d'investiture du président Emmerson Mnangagwa, initialement prévue le 12 août. Mais la requête de l'opposition a toutefois peu de chances d'aboutir, malgré les accusations de fraudes, face à un régime qui contrôle comme au temps de Robert Mugabe, tous les leviers du pouvoir.
Cliquez sur la principale image ci-dessus pour écouter l'analyse de Liesl Louw Vaudran. Elle est chercheuse à l'Institut d'Etudes sur la Sécurité ISS, à Pretoria, en Afrique du Sud.
Des promesses mais une répression sanglante
Emmerson Mnangagwa, ancien proche de Robert Mugabe, a promis de tourner le dos à un régime autoritaire et corrompu et de relancer l'économie d'un pays au bord de la faillite. De fait, la campagne électorale est apparue plus ouverte que lors des scrutins précédents, systématiquement entachés de violences et d'intimidations du pouvoir contre ses adversaires.
Mais la sanglante répression par l'armée d'une manifestation de l'opposition dans les rues de Harare deux jours après le scrutin, qui s'est soldée par six morts, a ravivé le spectre du passé. Tout comme les accusations du MDC, qui affirme avoir enregistré une longue liste d'irrégularités le 30 juillet.