En Allemagne, l'Afd sur la sellette
30 janvier 2020Certains journaux allemands n'ont pu réagir qu'en ligne, à l'affaire d'évasion fiscale qui mettait ce jeudi (30.01.2020) le chef du groupe parlementaire AfD sur la sellette.
Le domicile du député Alexander Gauland a en effet été perquisitionné. L'information est relayée par plusieurs journaux dont le tabloïd Bild et la Süddeutsche Zeitung. Cette perquisition a été rendue possible par la levée de l'immunité parlementaire de l'élu du parti AfD.
L'AfD fait aussi la Une de la presse après la cérémonie jeudi au Bundestag en mémoire des victimes de l'Holocauste. Les discours prononcés par le président allemand Frank-Walter Steinmeier et son homologue israélien Reuven Rivlin ont visé certaines prises de position du parti de droite populiste AfD (Alternative für Deutschland) tendant à relativiser la Shoah.
Responsabilité de l'Allemagne
La Frankfurter Allgemeine Zeitung insiste sur les propos du président Rivlin disant "qu'un échec de l'Allemagne contre l'antisémitisme lui vaudrait la condamnation du monde entier".
"Rivlin engage la responsabilité de l'Allemagne”, complète le Tagesspiegel. Les termes employés sont forts, souligne le quotidien de Berlin. Ils sont destinés à la conscience des députés de l'AfD. Pour die Welt, la confiance dont jouit l'Allemagne de par le monde est liée à la responsabilité dont le pays fait preuve devant ses propres crimes.
Reuvlin soutient le plan de Donald Trump
Les discours au Bundestag des deux chefs d'Etat ont créé un front uni contre l'AfD, jusqu'au moment où le président israélien a évoqué sa satisfaction du plan de Donald Trump pour la paix au Moyen-Orient.
Ce n'est pas une position qui fait l'unanimité, relève la Tageszeitung. Un plan de paix équilibré aurait supposé la présence des deux parties en conflit. Or, ce mardi (28.01.2020), ce sont Donald Trump et Benjamin Netanyahu qui se sont serré les mains.
On n'octroie pas la paix. Elle doit être voulue par les parties, tranche la TAZ.
La Süddeutsche Zeitung dénonce "un show fatal qui n'a rien d'un compromis, à part de dicter aux Palestiniens les désidératas des colons israéliens".
La Frankfurter Allgemeine Zeitung observe que ce plan, concocté par Jared Kushner, le gendre du président Trump, ne vise rien d'autre que de dire aux Palestiniens : "admettez la réalité, vous n'êtes pas en position d'exiger plus".