En Syrie, nouvelle tentative de Kofi Annan
9 juillet 2012Seize mois après le début des manifestations en Syrie, la violence fait toujours rage dans le pays. Selon un site internet de l'opposition, plus de 100 Syriens ont encore été tués dimanche 8 juillet. Les bombardements se poursuivent sur de grandes villes comme Deir ez-Zor, Deraa, Homs, Alep et un faubourg de Damas. C'est clairement l'échec du plan de sortie de crise de Kofi Annan, l'émissaire des Nations unies. Ce qu'il a d'ailleurs reconnu récemment.
Dans une interview accordée à la première chaîne de télévision allemande ARD, le président syrien Bachar al-Assad - qui ne s'était pas exprimé depuis longtemps - ne reconnaît aucune responsabilité dans le bain de sang. Il accuse les États-Unis et d'autres puissances, comme la Turquie ou l'Arabie saoudite, d'être la cause de cet échec : « Ils sont partie prenante au conflit. Ils déploient un parapluie et donnent ainsi à ces bandes une protection politique pour déstabiliser la Syrie. »Assad ne veut pas quitter le pouvoir
Dans la bouche du président Assad, les rebelles de l'opposition ne sont que des "bandes". Mais il se prononce pour le plan de paix de l'émissaire Kofi Annan. Il l'a d'ailleurs reçu à Damas pour un entretien qualifié par ce dernier de "constructif" et qui aurait abouti à un accord. Cette nouvelle approche sera soumise à l'opposition syrienne.
Pendant ce temps, la bataille de la communication est également lancée. Une vidéo internet des rebelles montre les bombardements sur Homs. De son côté, la télévision officielle diffuse des images de manœuvres militaires. Histoire de montrer que le président Assad ne perd pas la main, malgré les désertions dans son armée. Pas question pour lui de quitter le pouvoir : « Nous faisons face à un défi national ici en Syrie, le président ne peut pas s'en aller dans un moment pareil. »
De son côté, le Conseil national syrien, principal regroupement de l'opposition, a critiqué la visite de Kofi Annan à Damas. Il réclame une action internationale urgente pour stopper le bain de sang.