Entre droit et devoir...
10 janvier 2014Attisant le débat passionné sur l'immigration économique en Allemagne, cette exigence de la Commission Européenne ne pourrait pas tomber plus mal, constate la Süddeutsche Zeitung. Peu avant les prochaines élections au parlement européen, elle renforce encore le sentiment anti-européen. Les populistes s'en frottent les mains. La solution de ce dossier ne pourra être que politique. Il faut trouver l'équilibre entre aide sociale et perspectives offertes aux migrants sociaux et les capacités d'intégration des états européens.
Dans ce contexte, on assiste à un triste renouveau des années 1990, avertit die tageszeitung. Pas avec un groupe de rock, mais avec des migrants brûlés vifs. Même si on ignore encore l'auteur de l'incendie du foyer de demandeurs d'asile de Germering, près de Munich, le climat de peur attisé actuellement par les conservateurs donne aux racistes le sentiment qu'ils doivent prendre les choses en main. Au moins dix attentats contre de tels foyers ont été rencensés depuis août dernier en Allemagne. Seul le hasard a fait qu'il n'y ait pas eu de morts. Cela doit cesser.
Le quotidien de Berlin revient également dans ses colonnes sur le premier voyage officiel du nouveau Ministre allemand des Affaires étrangères en Grèce.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung analyse ce voyage ainsi : Frank-Walter Steinmeier signalise que, grâce au SPD, la grande coalition de Berlin a plus de compréhension pour les pays subissant des réformes drastiques que les ultras de la rigueur du gouvernement Merkel précédent. Mais s'il est bon de témoigner aux Grecs le respect qui est dû à leurs efforts, cela n'annonce pas un revirement de la politique de Berlin, ajoute le journal. Le processus de modernisation n'est pas fini, il n'y aura pas de raccourcis, ni de mesures de pitié.
En affirmant que le mécanisme européen de sauvetage est moins une aide qu'une expérience économique effectuée sur le dos des Grecs, Athènes relève le front et réclame plus de facilités de remboursement, observe die Welt. Pourtant, ceci constituerait de fait une annulation de la dette, un point que l'Allemagne refuse depuis le début avec raison, conclut le quotidien.