1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

"Erdogan, frère jumeau de Poutine"?

Philippe Pognan7 juin 2016

Onze députés ont voté au Bundestag pour le texte qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915. Recep Tayyip Erdogan les accuse d'être les "bras prolongés des terroristes", en allusion aux rebelles kurdes.

https://p.dw.com/p/1J1yU
Türkei Russland Putin und Erdogan beim G20 Gipfel in Antalya
Image : picture alliance/ZUMA Press

"Recep Tayyip Erdogan n'attise pas seulement les ressentiments des nationalistes en Turquie, souligne le quotidien régional de Freiburg Badische Zeitung. De manière dangereuse, le président turc verse aussi de l'huile sur le feu au sein de la communauté turque en Allemagne. En témoignent les menaces de mort à l'adresse du dirigeant du parti des Verts Cem Özdemir, l'un des co- initiateurs de la résolution sur le génocide arménien. En témoignent aussi les conflits entre partisans et adversaires du président Erdogan en Allemagne. Pour la sécurité publique et la paix intérieure, le gouvernement allemand ne doit pas, ne peut pas tolérer un tel harcèlement de la part du président turc ! " s'insurge l'éditorialiste.

Deutschland Cem Özdemir Bündnis 90/Die Grünen
Le député et co-président du parti écologiste des Verts Cem Özdemir au BundestagImage : picture-alliance/dpa/B. Pedersen

"Erdogan se conduit comme un frère jumeau de Vladimir Poutine ", estime de son côté la Märkische Oderzeitung. "Tous les deux considèrent comme leurs sujets tous les gens de par le monde qui descendent de ressortissants turcs ou russes ! Erdogan se considère comme le Sultan de tous les Turcs, aussi en Allemagne même s'ils n'ont pas de passeports turcs ! Et les Sultans n'apprécient pas qu'on les contredise. Les accusations du président turc concernant de soi-disant relations de citoyens allemands d'origine turque avec des terroristes kurdes montrent bien que ce chef d'Etat turc se forge sa propre image du monde au-delà de la réalité !"conclut le quotidien de Francfort sur l'Oder dans l'est de l'Allemagne.

Deutschland Türkei Recep Erdogan in Karlsruhe
En visite en Allemagne, le président turc Recep Tayyip Erdogan prononce toujours des discours aux Turcs et Allemands d'origne turque (Ici à Karlsruhe en mai 2015)Image : picture-alliance/dpa/U. Deck

Joachim Gauck ne pas briguera pas un deuxième mandat

Les journaux reviennent encore ce mardi sur la décision du président allemand et sur qui lui succédera au Palais Bellevue à Berlin. Presque tous les éditorialistes évoquent comme probable successeur au président qui s'en ira en mars 2017: le président du Parlement Norbert Lammert, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble ou bien encore le ministre des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier.

100. Deutscher Katholikentag in Leipzig Joachim Gauck
Le président Joachim Gauck prendra congé de ses fonctions en mars 2017Image : picture-alliance/dpa/H. Schmidt

Mais pas la taz, die tageszeitung qui traite le sujet avec une pointe d'humour. A la Une le quotidien berlinois annonce en gros titre: Successeur déjà trouvé ! avec en dessous une grande photo montrant au centre Jérôme Boateng en costume sombre, flanqué à gauche du président Joachim Gauck et, à droite, de la chancelière Angela Merkel. En sous-titre : "Tous les partis recherchent un candidat pour succéder à Gauck, mais un seul peut le devenir : Jérôme Boateng , le voisin le plus aimé d'Allemagne ! "

Deutschland Berlin Angela Merkel und Jerome Boateng
Jérôme Boateng, le successeur déjà trouvé pour remplacer le président allemand ! ( selon la taz, die tageszeitung!)Image : picture alliance/dpa/W. Kumm

Le quotidien berlinois fait là allusion aux déclarations du vice-président du parti populiste de droite AfD Alexander Gauland. Ce dernier avait soulevé un tollé général en déclarant que, "même s'ils appréciaient le footballeur noir Jérôme Boateng - de mère allemande et de père ghanéen - lors des matches, les Allemands ne souhaitaient pas-selon lui- l'avoir comme voisin." Une déclaration qui avait suscité dans tout le pays une vague de sympathie pour ce footballeur de talent.

Sur un ton plus sérieux, la taz propose plus loin dans son éditorial qu'il est" grand temps qu'une femme soit enfin nommée présidente de la République fédérale"...