Faut-il continuer à utiliser le biocarburant ?
22 août 2012Pour la Frankfurter Rundchau, le bien-fondé du biocarburant ne se mesure plus seulement à son bilan écologique. Il s'agit de se demander où doivent atterrir les fruits de l'agriculture : dans le réservoir à essence ou dans l'assiette ? Au cours des 100 dernières années, les marchés des denrées alimentaires et des transports étaient séparés l'un de l'autre. Mais aujourd'hui, l'énergie influe directement sur les prix de l'alimentation. Au Brésil par exemple, quand le prix du pétrole augmente, on produit plus de biocarburant, ce qui réduit l'offre en denrées alimentaires, qui à leur tour deviennent plus chères. A l'avenir, cette tendance pourrait même provoquer des crises alimentaires. Une énergie à bas prix nous permet une vie plus agréable, mais une alimentation à bas prix est un besoin vital. Qu'est-ce qui est le plus important ?
La Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne de son côté que la famine dans le monde n'est pas causée par les prix des denrées alimentaires. Malgré l'augmentation des céréales, ils sont dans leur ensemble moins élevés qu'en 2011. Et contrairement à 2008, où la faim a poussé à la révolte dans plusieurs pays, le prix du riz est stable. Non, selon les Nations unies, la famine existe surtout là où il manque de stabilité politique.
Les journaux reviennent aussi sur le 20ème anniversaire des émeutes racistes à Rostock, dans l'ex-Allemagne de l'est. Du 22 au 26 août 1992, des néonazis avaient attaqué un centre de demandeurs d'asile et un foyer de travailleurs vietnamiens, encouragés par la foule qui criait : « Les étrangers dehors ! ».
Les incidents de 1992 sont inexcusables, écrit la Landeszeitung, mais on peut les expliquer. Trois ans après la chute du Mur de Berlin, pas de paysages florissants, seulement l'impuissance et la haine. La perte de l'identité est-allemande a souvent été suivie de la perte de l'emploi. Les plus faibles ont été désignés comme fautifs : des Vietnamiens, autrefois amenés dans le pays pour servir de main d'œuvre à bas prix.
Quatre jours de violence déchainée, marquée par la xénophobie, l'échec de la police et l'impuissance de la classe politique, résume la Ostsee-Zeitung. Au bout du compte, les étrangers ont été emmenés ailleurs et les responsables politiques se sont surtout plaints des dommages sur l'image de marque de la ville et de la région, au lieu de se préoccuper des victimes.