Faut-il une intervention militaire en Syrie ?
31 mai 2012« Il n'y a pas de solution militaire », c'est le titre du commentaire de la Frankfurter Rundschau, qui s'insurge : comme s'il suffisait de taper du poing sur la table pour que le calme revienne. Si toutes les interventions militaires depuis 1995 ont montré quelque chose, c'est bien qu'elles sont longues, dangereuses et coûteuses – et qu'elles améliorent rarement la situation. Au Kossovo, 13 ans après la fin de la guerre, des troupes internationales doivent toujours assurer la sécurité. En Irak, Saddam Hussein a certes été renversé, mais depuis le retrait des troupes américaines, il se passe rarement un jour sans fusillade ni sans attentat. Et pourtant, on croit toujours aux solutions militaires et les efforts diplomatiques sont considérés comme un signe d'impuissance et d'indécision.
Visite symbolique
Le journal Die Welt s'intéresse de son côté à la visite du président allemand en Israël. Joachim Gauck a fait de sa visite au mémorial de la Shoah de Yad Vashem un moment important et solennel. Mais il a aussi clairement fait comprendre qu'il n'approuvait pas tous les agissements de l'actuel gouvernement israélien. C'est une bonne chose qu'un président allemand puisse le faire sans pour autant remettre en cause la responsabilité de l'Allemagne envers l'Etat hébreu.
Signal important aux dictateurs
La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que la condamnation de l'ancien président libérien Charles Taylor lance un signal important : les dirigeants doivent eux aussi rendre des comptes à la justice quand ils ont commis des crimes. Toutefois, il ne faut pas se faire d'illusions, Charles Taylor a surtout été condamné parce qu'il n'avait plus d'alliés sur la scène internationale. Le président soudanais, Omar el-Béchir, dont la place serait aussi devant un tribunal international, a, lui, peu de soucis à se faire.
Ce procès n'est pas un exemple de victoire de la justice contre les dictateurs, regrette la Süddeutsche Zeitung. Il a soulevé beaucoup trop de doutes et apporté bien trop peu de preuves. Charles Taylor est certainement coupable de terribles crimes de guerre, mais ce n'est pas son procès qui l'aura démontré de façon concluante.
Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Konstanze Von Kotze