Felix Tshisekedi à Berlin : deux jours pour convaincre
14 novembre 2019La Belgique, la France et aujourd'hui l'Allemagne, troisième pays auquel Félix Tshisekedi rend visite depuis sa prise de pouvoir en janvier dernier. Dans une ambiance très bienveillante, le président congolais a affiché le ton de ce voyage : séduire les investisseurs allemands encore très frileux à l'idée de s'engager dans un pays au potentiel gigantesque mais encore trop instable.
"Nous sommes un pays très grand, au cœur de l'Afrique qui peut, de par sa taille, relier l'Océan atlantique à l'Océan indien", a-t-il tenu à préciser. "Il n'y a que les capitaux extérieurs, les capitaux frais, qui peuvent venir nous aider à bâtir ces infrastructures."
Créer la surprise
Toujours dans cette optique d'opération de séduction, Félix Tshisekedi a même surpris en annonçant une possible interdiction de l'exportation du bois congolais, sur le modèle gabonais.
"Ils ont tout simplement mis fin à l'exploitation forestière anarchique" a expliqué le président congolais. "Maintenant, ils interdisent toute exportation du bois gabonais. Parce qu'ils veulent en contrepartie en contrôler l'exploitation et même la transformation. Donc tout va se faire au Gabon. Et ça a eu pour incidence d'attirer au moins 80 entreprises étrangères. Je crois que c'est comme ça que nous allons réussir à mieux gérer cette exploitation."
Eviter les sujets délicats
Un ton nouveau qui pourrait faire réfléchir les investisseurs allemands. D'autant que les sujets qui fâchent ont été éludés. Comme la corruption, les violences au Kivu ou encore la coalition formée par les partisans de Félix Tshisekedi et de Joseph Kabila qui se déchire.
Le président est venu à Berlin pour parler d'avenir. Avec cette critique acerbe sur la dépendance de son pays face à l'exploitation minière : "Le Congo a énormément souffert et je ne vous apprends rien là-dessus, de guerres et de bien d'autres choses, pour un domaine qui finalement ne nous a pas donné grand-chose. Que ce soit en emplois ou en richesses. Voilà pourquoi nous voulons diversifier notre économie en allant sur l'agriculture génératrice d'emplois mais également de richesses."
Vendredi, Félix Tshiseskedi est attendu à la chancellerie, où il s'entretiendra avec la chancelière Angela Merkel.