Fin de partie pour Djotodia
10 janvier 2014Des milliers d'habitants en liesse sont descendus dans les rues de Bangui pour laisser éclater leur joie après la démission du président centrafricain Michel Djotodia. Des blindés français de l'opération Sangaris ont par ailleurs pris position, vendredi en début d'après-midi près du palais présidentiel de Bangui. Le récit de notre correspondant sur place Benjamin Baramoto (journal de 12h00 TU).
Retour de la stabilité ?
Réunis en sommet extraordinaire à N'djamena, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) "ont pris acte de la démission" des dirigeants de la transition. Une décision qui était attendue puisque Michel Djotodia avait été convoqué par les dirigeants d'Afrique centrale pour un sommet extraordinaire. Les précisions de notre correspondant dans la capitale tchadienne William Wang Kreo.
La démission de Michel Djotodia et de son Premier ministre, si elle était attendue, signifie-t-elle pour autant le retour à la stabilité pour la RCA ? « C'est difficile à dire parce que le président Djotodia n'a pas le contrôle sur tous les membres de la Séléka » explique Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale à l'International Crisis Group. « Il ne suffit pas démettre le président Djotodia pour que la sécurité revienne en Centrafrique. »
Le rôle du Tchad et de la CEEAC
La démission des dirigeants centrafricains, c'est aussi une victoire diplomatique pour le Tchad, qui a joué un rôle décisif en convoquant le sommet extraordinaire de N'Djamena et en faisant venir hier, par avion, les parlementaires centrafricains. Dès l'ouverture du sommet, le président Deby avait d'ailleurs directement mis en cause l'équipe de Michel Djotodia dans la spirale des violences interreligieuses en RCA. Pour Thierry Vircoulon, « cela démontre que le Tchad veut continuer à jouer un rôle essentiel dans ce qui se passe en Centrafrique. La CEEAC continue, elle, de gérer cette affaire en famille et essaie de marginaliser l'Union africaine mais également les Nations Unies dans le dossier. »
Selon le communiqué final du sommet de N'djamena, des discussions pour mettre en place une nouvelle direction auront lieu à Bangui à une date ultérieure. Pour le moment, c'est le président du Parlement qui devrait assumer les fonctions de chef de l'Etat.