Fin des combats au Sri Lanka?
18 mai 2009Peut-on parler de la fin d'une guerre civile qui a commencé en 1983 entre le gouvernement sri-lankais et les rebelles séparatistes tamouls? L'armée en tout cas a proclamé sa victoire sur les Tigres. Le général Udaya Nanayakkara est porte-parole des forces armées sri-lankaises:
«Nous avons ratissé toute la zone, celle où les civils vivaient dans des conditions exécrables. Toute la zone a été dégagée, l'armée y est entrée et a secouru tous les civils.»
L'armée a par ailleurs affirmé à la télévision publique que tous les hauts responsables des rebelles avaient été tués, y compris le fondateur du mouvement Velupillaï Prabhakaran, disparu depuis 18 mois. Le cadavre de son fils aurait lui aussi été retrouvé.
De leur côté, les rebelles tamouls communiquent par l'intermédiaire du site Internet Tamil.net. Et si au départ, ils ont annoncé vouloir déposer les armes face au nombre de civils morts de faim, de maladie ou dans les bombardements de l'armée, il n'est désormais plus question pour eux de reconnaître leur défaite. Un de leurs généraux s'en prend au Comité International de la Croix Rouge, seule organisation humanitaire autorisée à exercer dans la zone. Il accuse ses travailleurs d'assister aux bombardements sans rien dire.
Si la communauté internationale en fait une condition pour sauver la vie et la dignité du peuple tamoul, les Tigres se disent prêts à déposer les armes. Le porte-parole du ministère de la Défense Keheliya Rambukwella, lui, en doute:
«Il est évident qu'un cessez-le-feu ne va pas aider les civils. Si c'était le cas, nous l'envisagerions. Mais nous pouvons vous garantir que les Tigres de Libération de l'Eelam Tamoul ne le respecteront pas. Comme d'habitude, ils vont se renforcer, se réarmer et nous ne voulons pas que cela se reproduise: on a suffisamment vécu ce processus et nous en avons assez.»
Pour l'armée, le pays est désormais tout entier libéré du terrorisme mais on peut se demander si elle a vraiment secouru tous les civils de la zone. Ces derniers mois, ils étaient au moins 50 000 à être pris en otages entre les Tigres et les forces gouvernementales.