Franck-Walter Steinmeier en Chine
21 février 2006Les relations entre l’Allemagne et la Chine sont au beau fixe : échanges culturels et scientifiques, coopération dans le domaine de l’environnement, sans oublier bien sûr la coopération économique. L’Allemagne est le partenaire européen le plus important de la Chine, et réciproquement : c’est - parmi les pays asiatiques - avec Pékin que Berlin fait le plus d’affaires. Et Gerhard Schröder y est pour quelque chose : pendant son mandat, l’ex-chancelier s’est rendu six fois en Chine, toujours en compagnie de toute une flopée de chefs d’entreprises. Ce sera aussi le cas pour Frank-Walter Steinmeier demain. Mais contrairement à Gerhard Schröder qui a toujours privilégié les liens économiques au détriment des droits de l’homme (c’était la même chose avec la Russie), le ministre des affaires étrangères ne pourra pas ne pas aborder le sujet. Eberhard Sandschneider, spécialiste de la Chine auprès de l’institut allemand des relations internationales :
„Evidemment il sait qu’il s’agit d’un élément important pour la politique intérieure allemande. L’opinion publique allemande attend de son représentant politique qu’il aborde aussi ce sujet sensible. Mais Frank-Walter Steinmeier a suffisamment de métier pour savoir qu’il ne va pas pour autant faire changer les choses en Chine du jour au lendemain. »
Pourtant, l’opposition chinoise attend beaucoup de cette visite et de l’attitude du gouvernement allemand en général. Pour preuve : vendredi dernier, avant le départ de Franck-Walter Steinmeier, la ligue démocratique chinoise ainsi que la secte Falungong – interdite par l’Etat – lui ont remis une lettre pour l’informer sur la situation des droits de l’homme.
Outre ce thème délicat, le ministre a d’ores et déjà annoncé que la Chine devait assumer sa responsabilité à l’échelle mondiale. Les explications de Eberhard Sandschneider :
« Il parle bien sûr de la manière d’agir avec l’Iran. Sur ce point, la Chine a un rôle très très important à jouer, notamment en ce qui concerne la décision du Conseil de Sécurité. Encourager la Chine à agir dans le sens des Occidentaux, c’est une tâche très importante. »
Autre tâche : préparer la première visite en Chine de la nouvelle chancelière Angela Merkel, visite qui devrait avoir lieu en juillet.