Frank-Walter Steinmeier en visite au Proche-Orient
2 juin 2008C'est par des actes plus que par des paroles que Frank-Walter Steinmeier s'est distingué lors de sa visite. Pour le ministre allemand des Affaires étrangères, le processus de paix passe avant tout par l'amélioration des conditions de vie des deux peuples. Ainsi, à Ramallah, il a offert à Mahmoud Abbas des voitures de police et ouvert une école professionnelle.
A Djénine, il s'est rendu sur le lieu du projet de parc industriel soutenu par Berlin et qui devrait créer plus de 10 000 emplois. En Cisjordanie, le taux de chômage est actuellement de 20%.
Le gouvernement allemand soutient par ailleurs, dans le cadre de l'initiative « Un avenir pour la Palestine », des tas d'autres petites constructions telles que des jardins d'enfants ou des écoles. 100 000 euros ont été mis à disposition.
Mahmoud Abbas s'est ensuite entretenu avec Ehoud Olmert. Il s'agit d'une des rencontres régulières entre le chef de l'Autorité Palestinienne et le premier ministre israélien prévues par la conférence d'Annapolis en novembre dernier et qu'a encouragées Frank-Walter Steinmeier :
« Nous devons soutenir de telles discussions, elles ne doivent pas faire concurrence aux efforts continus qui sont faits pour obtenir un accord de paix entre Israël et la Palestine. »
L'objectif fixé à Annapolis est d'obtenir cet accord avant 2009. Le temps presse, comme l'a expliqué le ministre allemand qui a demandé à ce que les deux parties cessent tout ce qui peut constituer un obstacle à une telle avancée, y compris a-t-il précisé la poursuite de la colonisation alors que l'Etat hébreu vient d'annoncer la construction de 900 nouveaux logements en Cisjordanie. Frank-Walter Steinmeier a par ailleurs rejeté une médiation allemande destinée à libérer des prisonniers palestiniens. D'après le ministre, l'Allemagne n'a pas à jouer un tel rôle. Elle va en revanche continuer à jouer la médiatrice entre Israël et le Hezbollah. Ce rôle a déjà porté ses fruits avec la libération hier par l'Etat hébreu d'un détenu libanais, Nassim Nasser, après six ans de prison pour espionnage au profit du Hezbollah. Peu après, le mouvement radical chiite a remis au CICR, le comité international de la Croix-Rouge, les dépouilles de 9 soldats israéliens tués pendant la guerre entre Israël et le Liban en août 2006. Pour le chef de la diplomatie allemande, il s'agit là d'un « pas vers l'échange de prisonniers ».