Frappe aérienne sur Kunduz: l'Allemagne au coeur des critiques
7 septembre 2009125 morts parmi lesquels au moins deux douzaines de civils. C'est le bilan que donne le «Washington Post» des évènements qui ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. Du côté de la Bundeswehr, on affirme que les taliban se sont emparés de deux camions-citernes chargés d'essence dans les environs du camp où sont logés les soldats allemands, et qu'ils sont restés coincés au moment où ils voulaient traverser le fleuve. C'est à ce moment là que le bombardement a eu lieu. Un acte de légitime défense selon le ministre allemand de la Défense Franz Joseph Jung:
« Par rapport à la situation concrète de menaces à laquelle font face nos soldates et soldats, je comprends parfaitement la décision prise par notre commandant, et je la soutiens entièrement. Je pense qu'il faut tout faire pour élucider les faits mais nous ne pouvons pas ignorer les menaces auxquelles nos troupes sont confrontées. Nous devons faire notre possible pour éviter à nos soldats de s'exposer aux dangers. »
D'après le «Washington Post», le commandant allemand s'est basé sur des renseignements provenant d'une seule source, une infraction aux règles de l'OTAN. Le quotidien américain évoque des images sur lesquelles il étaint impossible de distinguer si les personnes présentes portaient ou non des armes, ainsi que le coup de téléphone d'un informateur afghan affirmant que tous ceux qui étaient sur le site étaient des rebelles. La chancelière Angela Merkel:
« Ce qui importe au gouvernement ainsi qu'à moi personnellement, c'est qu'une enquête complète et rapide soit faite sur les circonstances dans lesquelles ont eu lieu les faits, et s'il y a eu des victimes civiles. S'il y en a eu, je le regretterai profondément. Vous savez que toute notre stratégie vise à établir et à entretenir la confiance de la population. »
La chancelière a annoncé qu'elle ferait demain une déclaration sur cette frappe. Par ailleurs, l'Allemagne et la Grande-Bretagne appellent à la tenue d'une conférence des Nations Unies sur l'Afghanistan avant la fin de l'année.