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L'économie, un sujet déterminant lors des élections au Ghana

Claudia Lacave
7 novembre 2024

A un mois des élections au Ghana, le point sur le rôle que l'économie jouera dans le choix des électeurs.

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Des femmes au marché à Accra
Les candidats des deux principaux partis se renvoient la balle sur la question de l'économie.Image : Seth/Xinhua/picture alliance

Dans un mois exactement, les Ghanéens se rendront aux urnes pour élire leur président et leur Parlement. La course est serrée entre Mahamudu Bawumia, le vice-président de 61 ans, et le principal opposant politique, l'ancien président de 65 ans, John Mahama.

Augmentation du prix de la nourriture, taxes, chômage et difficultés à boucler les fins de mois sont sur toutes les lèvres à Accra, la capitale du Ghana. Les candidats des deux principaux partis se renvoient la balle sur la question de l'économie.

Mahamudu Bawumia, le poulain du NPP au pouvoir, et John Mahama, l'ancien président NDC, ont tous les deux un bilan économique à comparer.

"On ne voit pas la reprise"

John Mahama avait laissé le Ghana avec une dette équivalente à 6,9 milliards d'euros en 2016, mais elle est montée en juillet 2024 jusqu'à 41,9 milliards d'euros. Depuis, le pays a réussi à la faire baisser un peu en renégociant les taux de retour et les délais de remboursement.

Les taux d'intérêts nationaux ont baissé et la valeur de la monnaie a augmenté, à 16 cédi ghanéens pour un dollar, mais pour le professeur Godfred Alufar Bokpin, la population ne le ressent pas.

Selon lui "bien qu'on parle de reprise économique, qui est aussi fortement soutenue par le programme du FMI, on ne voit pas la reprise ou la stabilité macro-économique améliorer la vie des Ghanéens ordinaires ". 

"Cette élection est vraiment importante pour les Ghanéens"

De grands enjeux

L'inflation, qui avait atteint 34% en août 2022, est redescendue à 22,1% en octobre, cette année. Mais dans une économie aux niveaux de revenus très bas, avec une faible augmentation des salaires du privé, l'amélioration n'est pas suffisante pour Godfred Alufar Bokpin.

"Quand on parle de produits alimentaires de base comme le kenkey, le banku, le fufu, c'est parce qu'ils représentent l'essentiel des dépenses. Environ 42% à 44% des dépenses du foyer au Ghana se font en nourriture" explique t-il.

Ces conditions difficiles rendent l'élection d'autant plus importante, selon Peter Quartey, directeur de l'Institut de recherche ISSER.

Il pense que "cette élection est vraiment importante pour les Ghanéens qui doivent choisir qui convient le mieux pour diriger le pays". Selon le chercheur "les enjeux sont très élevés et c'est difficile de dire qui va gagner. "

C'est le 7 décembre prochain que les 18 millions d'électeurs ghanéens répondront à cette question.