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L'éducation, une arme contre l'excision

Rodrigue Guézodjè
25 octobre 2021

Im Rachina Garba a pu échapper à l'excision et milite pour aider d'autres jeunes femmes. Et pour elle, tout passe d’abord par l’éducation.

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Ruanda | Unterricht zu Hause in Kigali
Image : Mussa Uwitonze /UIG/imago images

A Parakou, à environ 450 kilomètres de Cotonou, dans la région septentrionale du Bénin où l'excision est une pratique encore bien présente. Im Rachina Garba est une des rares de sa génération à ne pas avoir été excisée. Désormais épouse Tama, elle est une mère heureuse mais aussi une femme qui s’épanouit dans son travail. Im Rachina Garba est coordonnatrice adjointe d'une ONG. 

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Native de Bembèrèkè, une localité située à environ 150 kilomètres de Parakou, elle a échappé à l'excision lorsqu’elle était une petite fille.

On a eu de la chance parce qu'on était dans un cocon familial qui nous protégeait, parce que papa était contre l'excision. Son père qui était le chef du village et sa mère eux, en revanche, le pratiquaient. Ils l'ont fait avec mes cousines. Les plus grandes filles de mon grand-père, ils ne les ont pas scolarisées donc elles étaient analphabètes et ont subi l'excision " explique Rachina.

L'excision reste une réalité au sein de plusieurs sociétés  (photo d'illustration)
L'excision reste une réalité au sein de plusieurs sociétés (photo d'illustration)Image : Getty Images/AFP/N. Sobecki

L'école, une protection

Celle qui est devenue juriste, assistante sociale et gestionnaire de projets, estime que le fait qu'elle ait été scolarisée a été une grande protection pour elle.

" Sans cela, je serais sans doute une femme excisée qui en subirait les conséquences. Je me trouve vraiment chanceuse de n'avoir pas connu ce sort. On avait une cousine qui a eu des fistules obstétricales, elle a eu des complications pour avoir son seul enfant. Malheureusement cela a fini par avoir raison de sa vie, elle a perdu la vie " précise t-elle.

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Ayant grandi dans un système où l'excision était culturelle et révoltée par les atrocités subies par ses cousines, Im Rachina Garba a décidé de travailler dans des organisations engagées dans la protection des enfants et notamment des filles.

Une militante 

Avant l'ONG Helvetas, elle était très active dans l'Association pour la protection de l'enfance malheureuse, où Kassoumou Salifou est chargé de programme.

Cliquez pour écouter les précisions de Rodrigue Guézodjé

Selon Kassoumou Salifou Im Rachina Garba " a travaillé sur ce projet de lutte contre l'excision qu'on avait fait de concert avec l'Etat. Elle a la chance d'être issue d'une famille progressiste, une famille déjà qui lutte contre la traite des enfants. On peut comprendre, à travers le fait qu'elle soit arrivée à s'en sortir, que l'éducation joue un grand rôle dans la lutte contre l'excision dans nos zones. Cette promotion de l'éducation, c'est un outil très fort, c'est un maillon très fort dans la lutte. Elle en est la preuve. "

Même si l’excision a aujourd'hui régressé, celle-ci n'a pas encore disparu en dépit des campagnes contre ce phénomène. Les pratiquants ont plutôt changé de stratégie, regrette Im Rachina Garba.

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Selon la militante " ceux qui sont frontaliers avec le Nigeria ou bien avec le Niger, font voyager les enfants et ils vont de l'autre côté de la frontière. Ils vont dans un village où ils ont des proches pour pratiquer l'excision, puis l'enfant guérit et on revient tranquillement, ni vu ni connu. Ils ont changé de stratégie. Je peux affirmer qu'il y en a beaucoup qui ont abandonné complètement. Cependant le phénomène continue. "