A Marioupol, on enterre les enfants dans des fosses communes
18 mars 2022"Ils ne se battent pas contre des militaires mais contre la population", a lancé ce vendredi (18.03) le gouverneur régional de Lviv, la grande ville à l’ouest de l’Ukraine, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise, et jusqu’à là épargnée par les combats.
Désormais, Lviv est à son tour devenue la cible des missiles russes. Les environs de l’aéroport qui ont été frappés, malgré les 200.000 déplacés qui se trouveraient actuellement dans la ville, devenu un carrefour humanitaire sur la route de l’exil.
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Les civils constitueraient clairement une cible de l’armée russe qui peine à atteindre ses objectifs militaires. C’est ce que l’on a vu à Marioupol, port stratégique au sud-est du pays et où 80% des zones d’habitation seraient déjà détruites.
Pour James Heappey, le ministre des forces armées britanniques, "c’est une tactique barbare. Les Russes ont échoué à prendre la ville militairement. Ils pensaient pouvoir atteindre leur objectif en seulement quelques jours. Tout indique qu'ils vont essayer d'encercler ces villes et d’utiliser l'artillerie et les missiles pour forcer les Ukrainiens à se soumettre. Mais les Ukrainiens ne montrent aucun signe de capitulation, et il faut leur rendre un grand hommage."
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Fosses communes
Le rouleau compresseur russe avancerait donc plus lentement que prévu. Les civils de Marioupol, ville assiégée, en paient le prix fort. Les combats se déroulent désormais au centre-ville, selon le Kremlin.
Il s’agit de briser le moral de la population, explique l’Allemand Markus Kaim, expert en questions de défense et de sécurité :
"La Russie attaque les civils en toute connaissance de cause, très ouvertement et de façon très ciblée. Cette stratégie revêt plusieurs dimensions. Il s’agit de briser l’esprit de résistance. Et à "libérer" - entre guillemets - des territoires. C’est à dire de chasser les civils de leurs zones d’habitation pour les bombarder encore davantage et ensuite occuper ces zones de façon encore plus impitoyable."
A Marioupol, les habitants sont obligés d’enterrer leurs enfants dans des fosses communes. Pas de cérémonie, tout se déroule à la hâte, car comme l’écrivent les deux correspondants de l’agence AP, a priori les seuls journalistes étrangers encore sur place, "moins les habitants passent de temps à l’extérieur, plus grandes sont leurs propres chances de survie" face aux bombardements.