La guerre en Ukraine, la faim dans les pays pauvres
9 mars 2022La guerre en Ukraine a provoqué une flambée des cours des céréales et notamment du blé.
A la bourse de Chicago, la principale place boursière pour les produits agricoles, le cours du blé a augmenté de 50% depuis le jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La raison ? Les deux pays, la Russie comme l'Ukraine, comptent parmi les plus grands exportateurs de blé au monde. A elles deux, elles détiennent près d'un tiers du commerce mondial. Alors quand ces deux Etats sont en guerre, cela provoque de l'insécurité alimentaire dans les pays qui dépendent de leurs livraisons de blé.
La Russie, n°1 pour le blé
C'est la Russie qui est de loin le plus grand exportateur de blé au monde. L'Ukraine arrive en cinquième place, après les Etats-Unis, le Canada et la France.
Et cela pose un énorme problème aux pays importateurs. Parmi eux se trouvent de nombreux pays en développement dépendant des importations de vivres.
Le Liban et l'Egypte, par exemple, importent entre 70 et 90% de leurs produits alimentaires de base. Au Kenya aussi, ou même en Turquie, les chaînes d'approvisionnement sont en train de s'effondrer.
Matin Qaim, agronome, dirige le Centre de recherche sur le développement (ZEF), à Bonn. Il résume la situation ainsi : "Les personnes les plus pauvres n'ont alors plus d'autre choix que de se nourrir encore moins.”
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Des pénuries en Tunisie
Même problème en Tunisie dont près de 60% des importations de blé proviennent d'Ukraine.
Le sucre, la farine, le riz, l'huile sont devenus difficiles à se procurer. Dans les magasins, les pâtes sont rationnées à deux paquets par personne.
Une cliente de supermarché témoigne, à Tunis : "Ils viennent de remettre du couscous en rayon, mais le sucre et le riz sont durs à trouver. Quand ils en remettent sur les étals, ces produits partent tout de suite. Je viens tous les jours et tous les jours quasiment c'est pareil.”
La Chine et l'Inde ne sont pas une solution
La majeure partie du blé russe et ukrainien est exporté en été et en automne. Donc si la guerre dure, elle gênera non seulement la vente des réserves actuelles mais aussi les récoltes de la saison en cours.
Pour remédier au manque de certains produits alimentaires dans les mois à venir, l'agronome Matin Qaim suggère de faire des exceptions dans les sanctions pour les produits alimentaires, afin de permettre certaines exportations russes et le commerce en dépit des sanctions bancaires.
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Car si l'Inde et la Chine disposent de grosses réserves en céréales, elles ne peuvent pas compenser totalement les pénuries qui vont surgir.