La candidature de Cellou Dalein Diallo est critiquée
7 septembre 2020"Je suis candidat à l'élection présidentielle pour faire perdre Alpha Condé dans les urnes. Le parti a décidé de participer à cette élection et m'a désigné pour le représenter", a déclaré à Conakry, Cellou Dalein Diallo, le président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
"L'UFDG a estimé qu'il était bon qu'en plus des manifestations pacifiques contre le troisième mandat d'Alpha Condé, de se battre aussi dans les urnes contre ce troisième mandat. On peut faire les deux concomitamment", a poursuivi celui qui a été candidat malheureux aux scrutins présidentiels de 2010 et 2015. Il a fait ces déclaration au cours des travaux de la convention de son parti qui l’a désigné comme son représentant à la présidentielle du 18 octobre. Après l'annonce de la candidature d'Alpha Condé, 82 ans.
Ces propos déçoivent Ibrahim Sorel Keita. Le porte-parole du Collectif pour la Transition en Guinée (CTG) ne souhaite pas entrer dans le jeu électoral.
"Dalein Diallo est le leader de l'opposition. Son parti (l'UFDG) a payé un lourd tribut, en termes de vies humaines, sous la tyrannie d'Alpha Condé. Et donc, pour nous, c'est une grande déception. On s'y attendait pour être honnête. Finalement, on s'achemine vers une mascarade électorale. Nous, nous pensons que l'UFDG risque d'être le dindon de la farce. Mais aussi tous les opposants qui vont se présenter à ces élections, vont crédibiliser, cautionner la farce mise en place par Alpha Condé et vont lui donner une certaine légitimité", explique-t-il.
Avenir du FNDC
Lansana Faya Millimouno, président fondateur du Bloc libéral (BL) a été plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle en Guinée. Il est membre du Front national pour la défense de la Constitution qui a beaucoup appelé à manifester ces derniers mois contre le président sortant.
Lui aussi fustige la candidature de Cellou Dalein Diallo. Mais Lansana Faya Millimouno croit encore en l’unité du FNDC qui, selon lui, tire sa légitimité des populations guinéennes.
"Je prédis un bel avenir. Parce que le peuple est seulement celui vers qui nous devons aller pour mener le combat. C'est avec le peuple que nous allons gagner ce combat. Il va se lever comme un seul homme pour montrer la porte à Monsieur Alpha Condé", soutient-il.
D’autres leaders du FNDC ont décidé de boycotter aussi la présidentielle du 18 octobre. Il s’agit notamment des anciens Premiers ministres Sidya Touré, qui préside l'Union des forces républicaines (UFR) et Lansana Kouyaté du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), tous deux membres du Front national pour la défense de la Constitution.
"Nous n'allons pas cautionner cette mascarade électorale en cours de préparation. Nous luttons de toutes nos forces pour le départ d'Alpha Condé", a déclaré le secrétaire exécutif de l'UFR, Saïkou Yaya Barry qui a invoqué la mémoire des tués lors des manifestations des derniers mois.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile, mène depuis l'année dernière une campagne contre la révision constitutionnelle adoptée en mars à l'issue d'un référendum controversé et émaillé de violences, qu'il dénonce comme un coup d'Etat institutionnel.
Le FNDC promet se réunir ce mercredi 09 septembre sur la conduite à tenir, après la clôture officielle du dépôt des candidatures, mardi minuit. Sept candidatures avaient été déposées lundi. C'est pourquoi, Boundès Bangoura, porte parole de l'Union de la Basse Côte Internationale demande aux jeunes guinéens de se mobiliser pour empêcher selon lui,la forfaiture d'Alpha Condé, le 18 octobre.