Rwanda: non-lieu sur le rôle de l'armée française à Bisesero
8 septembre 2022L'affaire Bisesero se solde par un non-lieu général. La justice française n'a trouvé aucune preuve pour établir que des soldats français déployés au Rwanda aient joué un rôle dans le génocide de 1994 lors des massacres de Bisesero.
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Le parquet avait ouvert une enquête sur cinq officiers accusés de complicité de génocide et de complicité de crimes contre l'humanité mais requis un non-lieu.
Les associations Ibuka, Survie, Fidh et six rescapés de Bisesero accusaient en effet des forces françaises de l'opération Turquoise - sous mandat de l'Onu - d'avoir délibérément, en juin 1994, abandonné aux génocidaires des centaines de Tutsi réfugiés dans les collines de Bisesero, localité située dans l'ouest du Rwanda.
Les juges ont choisi de ne pas ouvrir de procès - d'ailleurs les prévenus n'avaient pas été mis en examen. Le tribunal a conclu à l'absence de participation directe des soldats mis en cause "à des exactions commises dans des camps de réfugiés, ni aucune complicité par aide ou assistance aux forces génocidaires".
En mars 2021, le rapport Duclert "La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994)", rédigé par une commission d'historiens, avait été versé au dossier. Ce rapport concluait à "un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes" de Paris dans le génocide.
Suite à sa publication, lors d'une visite à Kigali, le président Emmanuel Macron avait demandé pardon aux Rwandais pour le rôle joué par la France dans le génocide de 1994 qui a fait plus de 800.000 morts en une centaine de jours.