La LRA, un rappel historique
21 janvier 2022La naissance de la LRA, Lord’s Resistance Army en anglais, Armée de résistance du seigneur en français, remonte au milieu des années 1980. En 1986 plus exactement, Yoweri Museveni accède à la présidence ougandaise. Rapidement, une guérilla se met en place contre le nouveau pouvoir. Nous sommes en 1987 : la LRA est née.
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Le groupe armé dirigé par Joseph Kony, décrit comme mystérieux, veut mettre en place un régime basé sur les dix commandements de la Bible. Un groupe ultra-violent qui tue, kidnappe, sans respecter pour sa part les dix commandements. Des centaines de milliers de personnes sont ainsi contraintes à prendre la fuite.
Le tournant des années 2000
Face à cela, le gouvernement ougandais mobilise de gros moyens.L'Armée de résistance du Seigneur est finalement chassée d'Ouganda au milieu des années 2000. Les combattants fuient, au Soudan du Sud, mais aussi en Centrafrique ou en République démocratique du Congo (RDC). Et là, ils continuent leurs massacres.
"Ils incendiaient tout"
"Ils massacraient, ils brûlaient, ils incendiaient les villages", raconte aujourd'hui le député centrafricain d'Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut Mbomou. Il se souvient des années 2009 à 2011, au plus fort des activités du groupe. "Ils ont éventré des femmes enceintes. Ils ont décapité des hommes. Ils incendiaient les champs, les greniers et ainsi de suite". Le député raconte les villages détruits. "Tout cela a installé la famine. Cette rébellion a détruit des vies chez nous. Des paysans ont été déplacés, ils vivent dans des tentes depuis des années". Ernest Mizedjo parle encore des orphelins "qui ne sont pas pris en charge aujourd'hui, abandonnés à eux-mêmes."
Face à cette situation, mandats d'arrêts, opérations nationales et internationales se sont multipliées. En 2005 déjà, la Cour pénale internationale (CPI) avait délivré des mandats d'arrêt contre cinq leaders du groupe.
Dominic Ongwen, l'un de ces leaders sera arrêté, puis condamné à 25 ans d'emprisonnement par la Cour pénale internationale, pour, au total, 61 crimes contre l'humanité et crimes de guerre, commis dans le nord de l'Ouganda entre le 1er juillet 2002 et le 31 décembre 2005.
Mais le chef principal, Joseph Kony, court toujours malgré les opérations de plusieurs armées nationales et des forces spéciales américaines dès 2010 pour l'arrêter.
Un groupe affaibli mais toujours actif
"Dans le nord de la République démocratique du Congo, la Monusco, (Monuc à l'époque), la Mission des Nations unies, en appui aux Forces armées de la RDC, avait intensifié des opérations de traque contre la LRA", explique Adolphe Agenonga, professeur à l'Université de Kisangani en RDC et chercheur associé du Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP). "L'armée ougandaise s'était également invitée dans ces opérations conjointes qui ont favorisé l'affaiblissement de la chaîne de commandement de ce groupe".
Ainsi, aujourd'hui, la LRA serait considérablement affaiblie, mais toujours active. Le groupe vivrait aussi du trafic d'armes ou de l'ivoire, selon certaines sources. En un peu plus de 30 ans, le groupe a fait plus de 100.000 morts et enrôlé plus de 60.000 enfants soldats, selon l'Onu.