Honorer la mémoire, une première étape
24 octobre 2012Les Sintis et les Roms morts ont désormais un mémorial, mais les vivants, eux, n'ont presque rien, souligne la Süddeutsche Zeitung. Ils n'ont pas de travail, pas de domicile, pas d'aide. En Hongrie, en Roumanie, en Macédoine et en Serbie, ils sont discriminés et poursuivis. En Allemagne ou en France, ils sont encasernés ou expulsés, vers des pays où ils sont à nouveau discriminés et poursuivis. Et pendant que la chancelière commémore à Berlin l'assassinat de près d'un demi-million de tsiganes par les nazis, poursuit le quotidien, son ministre de l'Intérieur cherche comment se débarrasser au mieux de leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants...
Hans Peter Friedrich fait partie de ces responsables politiques qui contribuent à stigmatiser les tsiganes, renchérit die tageszeitung. Quand il fustige les immigrés de Serbie et de Macédoine qui "enfreignent les règles du droit d'asile" en venant en Allemagne, il n'emploie certes pas le mot "tsigane" mais tout le monde sait de qui il parle... 70 ans après le génocide juif, l'antisémitisme est banni du débat public en Allemagne. Mais pour les tsiganes, regrette la taz, la discrimination continue. Néanmoins, on ne peut que saluer l'inauguration de ce mémorial. Car chaque seconde consacrée à cet évenement dans le journal télévisé contribuera au moins un peu à ouvrir les yeux du public sur ce que les Allemands ont fait au peuple sinti et rom.
USA : dernière ligne droite
Les journaux commentent également le troisième et dernier débat télévisé entre Barack Obama et Mitt Romney avant l'élection présidentielle. Finalement, résume la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il n'y a pas de grande différence de fond entre les approches démocrate et républicaine en matière de politique étrangère. Le président sortant n'est pas un naïf risquant de mettre en danger la sécurité du pays et son adversaire n'est pas non plus un va-t-en guerre, n'en déplaise au camp rival.
On ne serait pas trop étonné de voir Barack Obama tirer sa révérence après son premier mandat, souligne le journal. En 2008, les Américains avaient un rendez-vous romantique avec l'Histoire. Quatre ans après et en pleine crise économique, une majorité d'entre eux est guidée par un réalisme sobre.