Hussein Radjabu enlevé ou en fuite?
3 mars 2015Ce que l'on peut désormais appeler l'affaire ‘'Hussein Radjabu'' tombe à un moment où la polémique enfle sur les intentions du président Pierre Nkurunziza de briguer un autre mandat en juin prochain. De l'avis de nombreux analystes burundais, celui qui se considère toujours comme le dirigeant légal et légitime du CNDD-FDD a conservé intact sa capacité de nuisance.
''D’abord, la loi ne lui permettrait pas de briguer un mandat ou d’être un concurrent du président de la République. Parce que la loi électoral précise bien qu’étant donné qu’il a été condamné à une peine supérieure à six mois, il ne pouvait être ni électeur, ni candidat aux élections.''
Et s'il s'agissait d'un enlèvement?
Pour sa part, Helga Dicko, la spécialiste du Burundi à l'Institut Arnold Bergstraesse de Freiburg (en Allemagne) craint des troubles dans le pays, si Hussein Radjabu était effectivement enlevé.
‘’Les conséquences seront immédiatement ressentis lorsque les gens auront exprimés leur ras-le bol contre le président Pierre Nkurunziza, et ce sera par la rue. Ce qui est une chose dangereuse, parce que les manifestations, les violences peuvent reprendre. Le Burundi a échappé à une longue guerre civile. On ne sait jamais, si ca va retomber encore dans les années de violence’’
Le climat politique et social au Burundi est délétère depuis quelques mois. Après plus d'un mois de détention, le Directeur de la Radio publique africaine, Bob Rugurika a été libéré vers la fin du mois de février dernier. Il était accusé de « complicité d'assassinat » de trois religieuses italiennes en septembre 2014, suite à des reportages diffusés sur les antennes de sa radio, l'une des plus écoutée du pays.
Signe de la tension perceptible dans lepays, des dissensions internes couvent au sein du parti au pouvoir. Dissensions autour de l'opportunité ou non d'une candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin prochain. La Constitution actuelle ne l'autorise pas à se présenter à ce scrutin.