Présidentielle au Tchad, pouvoir et opposition se préparent
8 février 2021Il y a d'un côté le président Idriss Déby, 68 ans, au pouvoir depuis 30 ans, élevé au rang de maréchal l'an dernier, soutenu par une partie de la communauté internationale.
Le président sortant qui se dit sûr du soutien des citoyens de son pays et l'a répété samedi à ses militants qui l'ont investi candidat...
"La confiance que vous avez décidé de placer en ma modeste personne, dans le prolongement de ma mission actuelle à une profonde signification. Cette confiance du peuple est sacrée et pour rien au monde, je ne me déroberais de cette mission. Je m’investirais, mes chers camarades, pour porter notre parti rassembleur à la présidentielle de 2021" a assuré Idriss Déby face à qui, l’opposition peine à s’unir.
L'opposition à la recherche d'un candidat unique
Certes, seize partis s'apprêtent à désigner un candidat unique mardi 9 février, mais ce n'est pas toute l'opposition... Félix Romadoumngar, par exemple, président de l’Union national pour le développement et le renouveau (URD) a été déjà investi par son parti. Il estime qu’une candidature unique de l’opposition n’est pas la bonne option.
"Moi je ne suis pas d’accord avec cette position. En 1996 lorsque le Général Kamougé était arrivé au second tour de la présidentielle, il y avait 15 candidats de l’opposition. Il peut y avoir deux ou trois candidats, c’est la bonne formule pour mieux cerner le candidat du MPS Déby" explique l'opposant.
Un autre candidat Baltazar Alladoum Djarma a été lui aussi investi par son parti Action socialiste tchadienne pour le renouveau.
Les ressources financières, l'autre problème
Ainsi le flou règne et les candidatures se multiplient. Cela ouvre un boulevard au président sortant Idriss Déby estime Beral Mbaïkoubou, député du parti MPTR le Mouvement des patriotes tchadiens pour la république, un parti d’opposition.
"C’est regrettable, parce que le principe d’une candidature unique est une obligation pour l’opposition. Parce que je ne crois pas en la théorie qui consiste à raboter des voix au Président Déby dans tous les coins et recoins du pays au 1er tour et le coincer au second tour. Cette théorie ne fonctionnera pas, non pas parce que la population va le plébisciter mais parce que le vol lui sera plus facile" précise Béral Mbaïkoubou.
Youssouf Hamid, le porte-Parole de l’Union des forces de la résistance (UFR) et président de l'Union des forces pour la démocratie et le développement/F (UFDD-Fondamentale) estime pour sa part que le manque d’union de l’opposition n’est pas spécifique au Tchad.
Autres faiblesse de l’opposition, le manque de moyens financiers face au président Idriss Déby Itno.
Il dispose de nombreux moyens de l’Etat pour être présent dans tout le pays. Un atout que n'ont pas de nombreux opposants. Mais on pourrait y voir plus clair dans les semaines à venir... Les candidatures pour l'élection présidentielle doivent être déposées entre le 13 et 26 février.